ENTRETIEN – Lors de sa cérémonie des vœux, le 16 janvier 2017, le maire de Meylan, Damien Guiguet (UDI), a annoncé, entre autres déclarations, l’abandon du projet concernant la parcelle de la crèche des Buclos, qui restera finalement dans le domaine communal. Mais l’ancien 3e adjoint de Marie-Christine Tardy qui lui a succédé à la mairie de Meylan le 24 septembre 2015, a aussi émis l’idée d’un regroupement des villes de Corenc, de La Tronche et de Meylan au sein d’une nouvelle commune. L’occasion pour Place Gre’net de l’interroger.
« Attention de ne pas laisser sortir les chats de la mairie. » Sur la cloison extérieure du cabinet de Damien Guiguet, le maire UDI de Meylan, la petite affiche discrète attire l’attention. En regardant bien, on aperçoit effectivement une chatière dans la porte du sas conduisant au bureau de l’édile.
Tony et Morris – deux habitants félins de la mairie de Meylan, et tout particulièrement du bureau du maire – sont les seuls autorisés à rester dans les locaux municipaux après la fermeture des bureaux. Une anecdote sympathique qui donne bien le ton et l’ambiance de l’interview qui va suivre.
Place Gre’net : Pouvez-vous revenir sur ce projet d’urbanisation annulé sur la parcelle où se situe la crèche des Buclos ? Quels étaient les enjeux, comment s’est déroulée la concertation ? Et pourquoi cette décision, au final ?
Damien Guiguet : Je venais d’être élu maire fin 2015 et il y avait le projet d’une crèche importante sur l’ancien groupe scolaire des Buclos et, concomitamment, la cession de la parcelle où se trouve une crèche plus petite pour réaliser une opération de logements. Des habitants, venus me rencontrer quelque temps après, m’ont fait part de leur désaccord sur cette opération.
Comme je suis, au naturel, plutôt un homme d’écoute, je leur ait dit que nous allions engager une concertation et voir si l’on pouvait faire aboutir ce projet ou envisager d’autres solutions. Au fil de cette concertation, pilotée par le conseiller municipal François Poline, il est apparu un très fort attachement des habitants du quartier au maintien dans l’espace public de cette parcelle de la crèche. La demande, très forte, était que celle-ci ne soit pas cédée et reste utilisée pour un équipement public.
Les périodes de fin d’année étant propices à la réflexion, après avoir passé notre temps à entendre dire que nous, élus, n’étions pas capables d’écouter les gens et foncions dans notre direction, persuadés d’avoir la science infuse, je me suis dit que j’allais écouter les habitants. Et finalement, ce qu’ils nous disent – avec la sagesse des gens qui vivent dans leur quartier – c’est dans la logique de ce que nous voulons pour Meylan parce que nous avons une stratégie d’urbanisation.
« Dans ces cas-là, il vaut mieux renoncer »
Pas question, pour moi, de cesser de construire à Meylan, il faut que la ville continue à se développer. Mais il faut qu’elle le fasse à un rythme acceptable pour les habitants. C’est pour cela que nous avons décidé d’urbaniser des secteurs n’impliquant pas la reconstruction de quartiers existants. Finalement, cette opération immobilière qui se trouvait entre les immeubles de Grand Pré et un certain nombre d’immeubles plus petits et de maisons d’habitation était contraire à la stratégie que nous nous étions fixée. Dans ces cas-là, il vaut mieux renoncer.
J’ai beaucoup apprécié, même si ça se termine ainsi, la façon dont nous avons pu travailler avec les habitants parce qu’il y a toujours eu du respect mutuel, de la confiance. Quelquefois, nous nous sommes dit des choses fermes et très directes mais ça s’est toujours passé dans un bon esprit, de la bonne humeur, de l’humour parfois. Et j’ai pensé que c’était pas mal pour Meylan de montrer qu’élus et habitants pouvaient travailler ensemble et aboutir à quelque chose.
Quid du projet de ville actuellement en cours de révision ? Quels sont les grands enjeux, les décisions qui restent à prendre, les chantiers en cours ?
Le projet de ville, élaboré en 2010 en vue du plan local d’urbanisme (PLU) 2012, implique d’avoir une stratégie. Mais encore une fois, il n’est pas question que Meylan devienne immobile, qu’on ne construise plus rien, qu’on n’aménage plus de quartiers, mais de réfléchir à la façon de le faire en choisissant un mode d’urbanisation qui corresponde à la tradition de Meylan.
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