FOCUS – L’agglomération grenobloise accueille, du jeudi 2 mars au samedi 11 mars 2017 inclus, la première édition du festival Holocène organisée par la société Le Périscope. S’appuyant sur une programmation à « haute teneur calorifère », l’événement investira différents lieux et salles de la métropole. L’occasion pour les têtes d’affiches de côtoyer des artistes de la scène locale afin de « célébrer la sortie de l’hiver et la chaleur humaine ».
« Cela faisait un moment que trottait dans nos têtes l’envie de créer un événement dans notre ville », explique Sylvain Nguyen de la société de production Le Périscope basée à Grenoble depuis 2001.
De l’idée à sa concrétisation il n’y avait qu’un pas. Que l’équipe du Périscope a décidé de franchir dès la fin de ce prochain hiver avec la première édition du festival Holocène. Celui-ci se déroulera du 2 au 11 mars 2017 – une période au cœur des grandes migrations de loisirs hivernales – dans divers lieux dédiés au spectacle vivant et aux musiques amplifiées de l’agglomération.
« Grenoble est une ville par laquelle transitent beaucoup de gens l’hiver. C’est aussi une période où il y a très peu de festivals en France. […] Nous nous sommes dit que c’était une bonne opportunité pour y proposer un festival de musique et d’agglomération », indique le producteur de concerts.
« Célébrer la sortie de l’hiver et la chaleur humaine »
Holocène vous avez dit ? Ce vocable qui, au premier abord, évoque plus des bouleversements géologiques que des transes musicales n’a pourtant pas été choisi au hasard. « C’est une période interglaciaire, une période de transition », explique Sylvain Nguyen.
Une manière pour l’équipe du Périscope de placer le festival sous le signe des prémisses du printemps pour « célébrer la sortie de l’hiver et la chaleur humaine ». Le temps du dégel donc puisque Holocène s’inscrit, dans le calendrier national des festivals, entre les Transmusicales de Rennes et le Printemps de Bourges.
Mais aussi le temps des rapprochements car ce nouveau festival, à vocation métropolitaine, nourrit l’ambition « de réunir de nombreux acteurs culturels du territoire dans une dynamique commune : la musique live ! », déclare avec enthousiasme l’organisation.
Quid de la programmation ? « Nous avons voulu toucher toutes les esthétiques. La chanson, la pop, le rap, le rock et un peu d’humour aussi », expose Sylvain Nguyen. Une programmation « à haute teneur calorifère » que les communicants du festival résument en une formule : « De la belle énergie, du bon son, du bon esprit ! ». Dont acte, mais encore ?
Une grosse soirée consacrée à l’électro
Tout d’abord, deux dates au Summum. Le jeudi 2 mars avec Frero Delavega, le groupe fétiche du Périscope, et Féfé ainsi que d’autre formations en cours de programmation. Le lendemain, le vendredi 3 mars, ce sera une soirée “plateau”. Notamment avec des groupes tels Soviet Suprem, Naïve new beaters, General elektriks, Carpenter Brut… Le tout sur deux scènes.
Le samedi 4 mars, cette fois-ci au Hall J.M à Alpexpo, ce sera une « grosse soirée nommée Crossover Winter consacrée à l’électro », promet Le Périscope. En fait, ce sera plutôt toute une nuit qui, pour l’occasion, sera coproduite avec les deux grosses pointures de musiques électroniques que sont Allo Floride et Panda 06.
Derrière les platines et les machines, entre autres DJ : Étienne de Crécy, Jabberwoky, Møme… Mais pas seulement. La programmation de cette longue nuit électro n’est pas encore complète, d’autres surprises viendront sûrement. Il en est de même pour la programmation des soirées des dimanche 5, lundi 6, mardi 7 et mercredi 8 mars, sur lesquelles l’organisation communiquera en temps utile.
Le jeudi 9 mars, Magma, le “mëtalik orkestraah”, le mythique groupe du batteur Christian Vander, se produira à l’Iyliade de Seyssinet-Pariset. La Belle Électrique quant à elle accueillera Georgio (hip-hop) le vendredi 10 mars tandis que, dans le même temps, l’humoriste Redouane Harjane arpentera les planches de La Vence scène à Saint-Égrève.
Et comme les bonnes choses ont une fin, le festival s’achèvera le samedi 11 mars à La Bifurk.
Un festival à dimension locale
Si le festival met en avant des têtes d’affiches et des révélations, la scène locale n’en est pas pour autant oubliée. « Nous avons fait un petit clin d’œil à la Cuvée grenobloise*, avec qui nous allons collaborer pour tout ce qui est premières parties des concerts », annonce Sylvain Nguyen. L’occasion pour ce dernier, qui est passé par là, de rappeler combien les premières scènes sont importantes pour les groupes locaux.
Par ailleurs, un bon nombre des lieux et salles qui accueilleront le festival Holocène sont coproducteurs des soirées et partie prenante dans la programmation. Des participations qui viennent confirmer la dimension locale que l’organisation entend également donner à l’événement
C’est un gros coup que joue Le Périscope avec le festival Holocène, notamment sur le plan financier. Pour autant, Sylvain Nguyen ne se voile pas la face. « Nous sommes sur un budget de 600 à 800 000 euros, le festival est totalement auto-financé, c’est rare ! C’est une grosse prise de risques mais aussi un vrai engagement. Nous souhaitons que le public suive et que le concept puisse lui plaire », se prend à espérer le producteur. L’avenir le dira.
Joël Kermabon
* La Cuvée grenobloise est un dispositif de repérage et d’accompagnement de la scène locale mis en place depuis 2001 par l’association Retour de Scène – Dynamusic