Après la station de ski, la commune. Après avoir sérieusement épinglé le syndicat à vocation unique pour sa gestion du domaine skiable de Saint-Pierre-de-Chartreuse-Le Planolet, la chambre régionale des comptes s’est penchée sur celle de Saint-Pierre-de-Chartreuse.
Pour les magistrats financiers, la situation financière y est très préoccupante et le niveau d’endettement particulièrement élevé. « L’encours de la dette rapporté à la capacité d’autofinancement brute représente plus de vingt-six années, alors que le seuil critique est de neuf ans », note la CRC.
« Les ressources propres disponibles n’ont permis de couvrir que 58 % des dépenses d’équipement importantes engagées au cours de la période 2009 – 2014 (3,5 millions €), alors qu’une politique n’est usuellement considérée comme soutenable que lorsque le seuil de 75 % est atteint ».
C’est en grande partie la station de ski qui a plombé les comptes de la commune. Dans sa réponse, le maire de Saint-Pierre-de-Chartreuse, Yves Guerpillon, pointe d’ailleurs un « financement d’investissement fortement impacté par les aides apportées au Sivu suite aux hivers faiblement enneigés ».
Depuis, le Sivu a été dissous et la gestion de la station de ski confiée à la communauté de communes. Mais le syndicat laisse derrière lui un déficit de 642 000 euros. Que la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse, et dans une moindre mesure celle de Saint-Pierre-d’Entremont, vont bien devoir éponger. Pour cela, le maire compte notamment sur le soutien du département de l’Isère, qui s’est engagé à hauteur de 140 000 euros.
La situation devrait s’améliorer à partir de 2017 – 2018
Reste à remonter la pente. Yves Guerpillon reste optimiste. « La situation financière devrait s’améliorer à partir de 2017 – 2018, souligne-t-il en réponse à la CRC. En effet, le niveau d’endettement par rapport à la capacité d’autofinancement se stabilise à quatorze années après l’externalisation de la gestion du domaine skiable. »
La chambre régionale des comptes recommande désormais à la commune de mettre en place une programmation pluriannuelle des investissements dans la « limite des capacités budgétaires de la commune » mais aussi de dégager des ressources nouvelles, notamment fiscales et de mettre en place un plan d’économies.