FOCUS – Le Cluq, Comité de liaison des unions de quartier, à l’origine de la pétition demandant le lancement d’une concertation sur les tarifs de stationnement, dénonce des moyens de campagne inégaux et un tract de campagne du groupe de la majorité politique de la Ville de Grenoble « indigne et mensonger » et « à la limite de la calomnie ». L’ambiance promet d’être chaude pour cette dernière journée de votation citoyenne, ce samedi 15 octobre.
Tous les coups sont permis en politique. Et en démocratie locale aussi ? C’est en tout cas le sentiment des pétitionnaires du Cluq, qui ont, une fois de plus, convoqué la presse ce jeudi 13 octobre, tandis que se déroule la semaine de votation citoyenne jusqu’à ce samedi 15 octobre inclus. « Les Grenoblois ont reçu hier un tract dans leur boîte, dont l’argumentaire est non seulement incohérent mais qui a pour but de nous flinguer », accusent les membres du Cluq.
« L’égalité des frais de campagne n’est en aucun cas respectée »
Les ménages grenoblois ont effectivement reçu en milieu de semaine dans leur boîte aux lettres un tract édité par le groupe politique Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes.
Autant dire que le groupe de la majorité municipale met les moyens pour faire passer le « non » à la votation citoyenne. Entre les frais d’impression et de distribution, les pétitionnaires du Cluq évaluent les coûts financiers de ce document de campagne politique à 10 000 euros.
Mais le coût n’est pas le souci. Le problème est ailleurs : « L’égalité des frais de campagne n’est en aucun cas respecté », fustigent les porte-parole du Cluq.
Quid des moyens du camp du « oui » ? Le budget « communication » est bien moindre a fortiori du côté du Cluq, association constituée de citoyens et ne disposant pas d’un budget dédié à des campagnes politiques. La Ville leur a toutefois permis de distribuer 3 000 tracts. Coût : 300 euros selon le Cluq. « Nous avions demandé davantage, estimant que ce n’était pas suffisant, mais cela nous a été refusé », notent les pétitionnaires.
« Nous ne sommes pas des pro-bagnoles ! »
Par ailleurs, le Cluq a découvert un tract « indigne et mensonger », « qui déforme leurs intentions » et « à la limite de la calomnie ».
Au Cluq de relever plusieurs passages et notamment celui-ci, en page 3. Le document affirme que les pétitionnaires « défendent une place toujours plus grande pour la voiture en ville. [qu’ils] balayent d’un revers de main les enjeux de santé publique et (…) remettent en cause le réchauffement climatique ».
Gilles Namur, président du Cluq ne cache pas son étonnement et son indignation : « Est-ce que vraiment tous les membres de la majorité ont pris connaissance de ce tract et l’ont validé ? » Tout au long des débats, les pétitionnaires n’ont cessé de le répéter : « Nous ne sommes pas des pro-bagnoles ! » Ils ne revendiquent qu’une chose : une concertation sur la problématique du stationnement à Grenoble, sur la base d’un diagnostic partagé, et ce, en amont des décisions.
Séverine Cattiaux