REPORTAGE MULTIMÉDIA – Les portes claquent au conseil municipal de Grenoble. Pour une partie du public qui n’a pu assister aux débats du dernier conseil avant la trêve estivale. Pour les oppositions, de gauche et de droite, qui ont tourné les talons après avoir déjà cosigné une lettre réclamant le retrait du plan d’économies. Les premières mesures, elles, ont commencé à être votées. Et les premières fermetures de services publics tombent…
Minute de silence lors du conseil municipal du 18 juillet en hommage aux victimes de l’attaque du 14 juillet à Nice. Le maire Eric Piolle avait fait le choix de maintenir la séance. © Joël Kermabon
Le 11 juillet, le conseil municipal avait été reporté. Pour son second passage devant les élus grenoblois, lundi 18 juillet, les portes ont claqué : les oppositions municipales, exception faite du Front national, ont de concert quitté la salle en manifestant, dix jours après avoir cosigné une lettre réclamant le retrait du plan d’économies présenté par la Ville, leur réprobation face à la tournure des évènements.
Conseil municipal placé sous surveillance policière renforcée lundi 18 juillet 2016 © Patricia Cerinsek
A l’Hôtel-de-ville, les portes se ferment un peu plus. Lundi soir, le bâtiment avait comme un air de place retranchée. Placé sous surveillance policière renforcée, filtré à l’entrée aussi… Une cinquantaine de Grenoblois qui réclamaient de pouvoir assister aux débats n’ont pu s’asseoir sur les bancs du public pris d’assaut, et semble-t-il de manière très anticipée, par un public plutôt acquis à la majorité municipale. Réponse du berger à la bergère ? Une semaine plus tôt, la présence de militants Les Républicains (LR) qui avaient investi la salle du conseil avait fait bondir les élus écologistes.
Alors, dehors, dénonçant une mascarade et un simulacre de démocratie, le ton est vite monté parmi le petit groupe de manifestants, qui ont fait céder une des portes d’entrée de l’Hôtel-de-ville, entraînant l’interpellation de l’un des leurs.
La goutte d’eau de trop pour les élus de l’opposition qui, la séance des questions orales à peine terminée, et donc l’ordre du jour du conseil tout juste entamé, ont réclamé une suspension de séance. Avant de tourner les talons et quitter les bancs pour de bon. « Du théâtre », pour le maire de Grenoble Eric Piolle.
Reportage : Joël Kermabon.
L’opposition socialiste ne manque pas de dénoncer une certaine conception de la démocratie. « Pour empêcher les Grenoblois d’entrer dans la maison communale qui est la leur, on a laissé entrer les personnes acquises, les autres sont restées dehors, soulignait Marie-Jo Salat (Rassemblement de gauche et de progrès). C’est un marqueur très fort de cette conception de la démocratie. »
Des accusations de filtration du conseil municipal dont se défend le maire Eric Piolle :
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