DÉCRYPTAGE – A droite comme à gauche, les mesures d’économies annoncées dans les services publics passent mal. Mais face aux difficultés budgétaires, la ville de Grenoble va difficilement pouvoir s’éviter des mesures d’austérité, le préfet tirant même la sonnette d’alarme dans un courrier adressé à Eric Piolle. Pendant que gauche et écologistes se renvoient la balle, la droite, elle, a déjà dégainé un plan B…
Eric Piolle. © Patricia Cerinsek
Grenoble a‑t-elle les moyens de faire l’économie d’un plan d’austérité ? Depuis que son maire, Eric Piolle, a annoncé un plan de sauvegarde des services publics, assorti de réductions à hauteur de 14 millions d’euros sur deux ans, les réactions et contre-propositions fleurissent.
A droite, Mathieu Chamussy (LR) réclame un référendum. A gauche, Jérôme Safar (PS) demande un moratoire et Paul Bron (Go citoyenneté) avance, lui, l’idée d’une conférence de consensus aboutissant à un Pacte d’entente municipal.
Faut-il tout remettre à plat ?
Tous réclament peu ou prou le gel des mesures annoncées. Le temps de faire retomber la pression alors que l’annonce de la fermeture de deux centres sociaux et de trois bibliothèques, dont deux dans les quartiers populaires, a mis le feu aux poudres. Le temps aussi d’y voir plus clair dans les comptes de la ville.
Aperçu du courrier du préfet de l’Isère à Eric Piolle. Cliquer sur l’image pour visualiser le PDF dans son intégralité.
La baisse des dotations de l’État, soit la perte de 17 millions d’euros de 2013 à 2017, justifie-t-elle à elle seule la politique d’économies annoncée ? Assurément non.
A Grenoble, les comptes ne sont pas bons. Le préfet de l’Isère l’a d’ailleurs rappelé, tout en tirant la sonnette d’alarme, dans un courrier adressé au maire le 24 mai 2016 (voir ci-contre).
Faut-il tout remettre à plat ? Déconstruire pour co-construire, comme le réclame Paul Bron ? « Le cadre démocratique pour co-construire existe, ce sont les conseils citoyens. » L’ancien adjoint à l’éducation veut y croire. « On est arrivé à une situation grave au niveau financier. Au lieu de participer à la critique tous azimuts, essayons de faire un pas de côté. »
Sur la table de l’élu de l’opposition, un plan d’entente municipale… mais soigneusement bordé. Pas plus de six mois. Et il se penchera uniquement sur « les mesures anti-sociales » du plan de sauvegarde des services publics.
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