DÉCRYPTAGE - La douceur de cet hiver vient nous rappeler que de telles températures seront tout à fait ordinaires à la fin du siècle. Préfiguration du réchauffement climatique à venir dans les Alpes ? Une évidence pour les météorologistes et les climatologues. Mais une échéance bien trop lointaine pour les stations de sports d’hiver : hors la neige et le ski, point de salut ?
Il fait doux cet hiver. Exceptionnellement doux dans les Alpes françaises. La faute à qui ? Au phénomène El Niño, particulièrement intense cette année ? Un peu. Aux remontées d’air très doux issu des Açores et des Bermudes ? En partie. Au réchauffement climatique ? Un peu aussi.
Décembre a ainsi battu des records de douceur et de sécheresse, avec des températures supérieures de 3 à 5 °C aux valeurs moyennes. Janvier a suivi, avec + 1 à + 3 °C. Février, plus arrosé, reste chaotique à moyenne altitude. Certes, un hiver doux une année n’augure en rien d’un suivant aussi printanier… Reste qu’il préfigure les hivers que l’on connaîtra à la fin du siècle.
« Cette saison illustre ce que sera un hiver normal sur deux »
« Les hivers difficiles sont devenus un peu plus fréquents, souligne Daniel Goetz, ingénieur prévisionniste à Météo France Grenoble, et ils vont le devenir de plus en plus. Ce réchauffement de 3 à 5 °C, c’est ce que l’on prévoit à la fin du siècle. Cette saison illustre ce que sera un hiver normal sur deux. »
Il y en aura des meilleurs. Des pires aussi. Le record de douceur, l’hiver 1964-1965, reste d’ailleurs à battre. « Il faut garder en tête que, dans les Alpes, la neige n’est pas assurée toutes les années. » D'ailleurs, les gestionnaires de domaines skiables ont depuis longtemps appris à composer avec les sautes d’humeur climatiques.
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