EN BREF – Plus d’un an après l’annonce du projet de cession du site de Charavines par le groupe Sequana – Arjowiggins, les tractations se poursuivent. Salariés, habitants et élus se mobilisent pour tenter de trouver un repreneur avant la cession du site, prévue le 30 juin prochain. Une fermeture qui pourrait entraîner la suppression de 160 emplois.
Les jours sont désormais comptés. Un mois avant la fermeture définitive du site de Charavines par le groupe Sequana-Arjowiggins, les tractations se poursuivent pour tenter de trouver un repreneur et sauver les quelque 160 emplois aujourd’hui dans la balance. Même si des repreneurs potentiels se sont manifestés ces derniers mois, aucun accord officiel n’a pour le moment été passé pour sauver le papetier.
Parmi les projets de reprise, celui qui a la faveur des salariés, élus et habitants est fondé sur une nouvelle technique, développée par le Centre technique du papier de Grenoble. Il permet de produire des papiers alimentaires recyclables, imperméables à l’eau et aux graisses. « Ce papier prendrait peu à peu la place d’autres produits à base de plastiques ou de résine fluorée – dont les effets nocifs sur la santé commencent à être identifiés –, et s’inscrit dans une réalité d’économie circulaire », expliquent les représentants des salariés, de la communauté d’agglomération du Pays voironnais et du maire de Charavines, dans un communiqué de presse commun du 26 mai.
Ce projet permettrait de maintenir environ 80 emplois mais suppose d’importants investissements afin de fabriquer la machine et de financer la phase de transition. Une phase qui doit encore être négociée avec Arjowiggins.
Un projet de reprise qui peine à mobiliser
« Malgré tous ces atouts, nous observons que l’examen de ce projet peine à mobiliser pleinement l’ensemble des pouvoirs publics à la hauteur des enjeux », ajoutent les différents acteurs dans ce même communiqué. « Cette innovation correspond à une filière, une production locale. Ce projet demande un investissement conséquent et la sollicitation des pouvoirs publics » souligne pour sa part Bruno Guillaud-bataille, le maire de Charavines.
Aujourd’hui, les acteurs concernés appellent solennellement l’État, la région, le département et la Banque publique d’investissement « à étudier sérieusement le projet proposé et à obtenir que le groupe Séquana – Arjowiggins lève dans les faits toute restriction au processus de reprise et coopère pleinement à garantir la viabilité de la phase de transition rendue nécessaire par son désengagement brutal du site de Charavines ».
Les élus locaux demandent également que le ministère de l’Économie et des Finances organise rapidement une table ronde avec tous les acteurs concernés, afin de trouver une solution et un projet de reprise viable. Une réunion est d’ailleurs prévue le 2 juin, à Paris mais seulement pour les élus locaux. Une réponse insuffisante pour le maire de Charavines qui estime que « le ministère traîne sur ce sujet ».
Maïlys Medjadj