FOCUS – Les travaux du neurochirurgien Alim-Louis Benabid ont été récompensés du prestigieux prix Lasker, l’équivalent du prix Nobel pour la recherche médicale. La stimulation cérébrale profonde, développée il y a une vingtaine d’années à Grenoble, a permis de traiter 100 000 patients atteints de la maladie de Parkinson de par le monde.
C’est une consécration. Le neurochirurgien Alim-Louis Benabid vient de se voir décerner le prix Lasker – le prix Nobel américain pour la recherche médicale – pour ses travaux sur la stimulation cérébrale profonde dans le traitement de la maladie de Parkinson*. Le professeur grenoblois est, depuis 1945, le huitième Français à voir ses travaux ainsi salués par la communauté scientifique internationale.100 000 patients opérés à travers le monde
En implantant des électrodes dans le cerveau et en stimulant un noyau profond du cortex cérébral, la technique développée il y a une vingtaine d’années par l’équipe du professeur Benabid permet de supprimer des symptômes moteurs de la maladie, comme les tremblements, les troubles kinésiques ou la rigidité. Une intervention chirurgicale très lourde mais qui reste, à ce jour, le traitement le plus efficace de la maladie de Parkinson résistante aux médicaments classiques. « Les travaux des professeurs DeLong et Benabid ont permis d’améliorer la vie de plus de 100 000 patients à travers le monde ayant subi cette intervention chirurgicale », souligne la Fondation Lasker. Deuxième maladie neurodégénérative après Alzheimer, la maladie de Parkinson est une pathologie neurologique due à un manque de dopamine dans le cerveau, dont les causes sont mal connues, et qui affecte le système nerveux central. En France, elle touche 120 000 personnes. La stimulation électrique profonde a, depuis, été appliquée à d’autres pathologies comme l’épilepsie rebelle ou les troubles obsessionnels compulsifs (Toc). Patricia Cerinsek * Le professeur Benabid partage le prix Lasker avec le neurologue américain Mahlon DeLong.Neurochirurgien et fondateur de Clinatec Alim-Louis Benabid a été directeur de l’unité Inserm Neurobiologie préclinique, de 1988 à 2006, et chef du service de neurochirurgie du CHU de Grenoble, de 1989 à 2007. Lauréat en 2008 du prix d’honneur de l’Inserm, le conseiller scientifique auprès du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) depuis 2007 est aussi le fondateur du centre de recherche biomédicale Clinatec, dédié aux maladies dégénératives, qui associe les micro et nanotechnologies.