FOCUS – Raymond Avrillier, militant écologiste lanceur d’alerte, et Vincent Comparat, président de l’Ades, dénoncent de « graves manquements » concernant la prévention des risques industriels majeurs en Isère. Au cœur des critiques : le Plan particulier d’intervention (PPI) pour le site STMicroelectronics de Crolles, accusé d’être lacunaire et non conforme à la loi, ainsi que l’absence de transparence sur d’autres installations classées Seveso. Une situation qualifiée de « véritable insécurité organisée par les autorités » à laquelle la préfecture de l’Isère a apporté des éléments de réponse.
[Article publié le 9 octobre 2025 à 7h24, modifié le 21 octobre pour y insérer la réaction de la préfecture de l’isère en encadré.]
« Cela fait dix ans que nous demandons un PPI pour STMicroelectronics à Crolles », a rappelé Raymond Avrillier mercredi 8 octobre 2025, lors d’une conférence de presse organisée dans les locaux de l’Association pour la démocratie, l’écologie et la solidarité (Ades), à Grenoble. Le lanceur d’alerte et militant écologiste a, à cette occasion, longuement exposé ce qu’il qualifie de « révélations inquiétantes » sur l’absence ou l’irrégularité des Plans particuliers d’intervention. Des documents censés organiser la protection des populations en cas d’accident majeur dans les installations classées Seveso.
« Or, dans une des agglomérations les plus exposées de France, aucun plan d’urgence n’était disponible, malgré des visites présidentielles et ministérielles sur le site. C’est surréaliste ! », a lancé Raymond Avrillier.

Raymond Avrillier dénonce une « violation flagrante des textes en vigueur » concernant le site Seveso de STMicroelectronics. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Le site STMicroelectronics de Crolles, classé Seveso seuil haut, stratégique pour l’industrie française et européenne des semi-conducteurs, ne disposait ainsi pas jusqu’à cet automne, d’un PPI, contrairement à ce qu’exige le Code de la sécurité intérieure depuis 2015, dénonce l’Ades.
Selon l’association, ce n’est qu’en septembre 2025 qu’un projet de PPI pour STMicro a enfin été élaboré et mis en consultation publique, du 15 septembre au 15 octobre, dans les mairies de Crolles, Bernin et Villard-Bonnot. Mais, pour l’association, ce document « ne respecte ni la loi, ni les obligations européennes ».
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 75 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous



Une réflexion sur « Sites Seveso : la région grenobloise depuis dix ans dans « l’illégalité et l’insécurité », alerte l’Ades »
Dire que les visites officielles des présidents Hollande et Macron « ont exposé le public à des dangers sans aucune mesure de protection » et conclure en prétendant que « nous ne cherchons pas à critiquer pour critiquer », c’est ne même pas avoir conscience du grotesque 🤪.
À leur décharge, il est vrai qu’ils sont bien fatigués les deux papys tristes …