FIL INFO – Le sénateur Guillaume Gontard a saisi le préfet de l’Isère pour lui demander de suspendre les activités non indispensables sur les sites Seveso. L’élu écologiste estime que la crise sanitaire et, derrière, la réduction des effectifs dans les entreprises font planer un risque industriel.
Le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard demande au préfet de suspendre les activités non indispensables sur les sites Seveso © Joël Kermabon
Le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard a saisi le préfet pour lui demander de suspendre les activités « non indispensables » sur les sites classés Seveso. À savoir dans les entreprises classées dangereuses au titre de la directive européenne.
« Notre département comporte plusieurs sites Seveso dont les activités de production sont maintenues », souligne le sénateur EELV dans un communiqué.
« Plusieurs organisations professionnelles dénoncent aujourd’hui le non-respect dans certaines entreprises des règles sanitaires demandées pour faire face à l’épidémie de covid-19, mais également le manque d’informations et de moyens de protection pour les personnels. »
Pour le sénateur de l’Isère, il faut prioriser les opérations de maintenance
La sécurité industrielle de ces sites est-elle en jeu ? La question se pose pour le sénateur de l’Isère. Alors que la crise sanitaire se traduit par une réduction des effectifs, Guillaume Gontard estime que le principe de précaution doit prévaloir. Et que les entreprises doivent limiter leurs activités à celles « indispensables ou essentielles aux besoins vitaux de la collectivité ». Notamment en « priorisant les opérations de maintenance nécessaires à la sécurité des biens et des personnes ».
« Si un accident survenait, il y aurait des répercussions considérables sur la sécurité du personnel mais aussi sur toute la chaîne des secours particulièrement sollicitée en cette période », met en garde le vice-président de la commission Aménagement du territoire et développement durable au Sénat. Qui a interpellé en ce sens le ministre de l’Économie. Bruno Le Maire a, de son côté, invité les entreprises à verser une prime de 1 000 euros aux salariés qui se rendraient au travail.
Une telle prime, mais d’un montant moindre, pourrait d’ailleurs être mise en place à STMicro à Crolles. Sur ce site industriel classé Seveso, la CGT a activé la procédure d’alerte pour danger grave et imminent. Le syndicat estime en effet que les conditions de sécurité ne sont pas remplies au vu des mesures de protection mises en œuvre pour protéger les salariés de l’épidémie de Covid-19.
En octobre dernier, le syndicat avait déjà tiré la sonnette d’alarme. Et dénonçait des conditions de sécurité insuffisantes sur un site classé Seveso seuil haut. L’Isère compte 53 sites classés Seveso.
Patricia Cerinsek