FIL INFO — Dans un tract, la CGT STMicroelectronics dénonce les conditions de sécurité jugées insuffisantes sur le site de Crolles, pourtant classé Seveso seuil haut. Sur fond d’incendie de l’usine Lubrizol, le syndicat dénonce le recours aux contrats précaires et à la sous-traitance, la chute du nombre de contrôles et l’attitude générale de la direction.
« Les profits contre la sécurité » ? La CGT STMicroelectronics du site Seveso de Crolles exprime dans un tract sa solidarité avec les salariés et les habitants touchés par l’incendie de l’usine Lubrizol et ses conséquences sanitaires et environnementales. « Dans cette affaire, les manquements du patronat et de l’État sont flagrants », juge le syndicat. Qui rappelle également « le danger que représente [cette] usine ».
Classé Seveso seuil haut, le site de STMicro de Crolles ne remplit pas toutes les conditions de sécurité attendues, estime la CGT. L’organisation syndicale avait déjà tiré la sonnette d’alarme en mai 2018 et renouvelle ses critiques en dénonçant « l’irresponsabilité grandissante de la direction ». Une direction accusée de ne pas respecter « ses engagements visant au respect de la directive européenne sur les sites Seveso ».
Une chute du nombre de contrôles sur un site Seveso ?
En cause ? Les « nombreuses fermetures du service médical » basé sur le site, alors que celui-ci est censé être ouvert 24 heures sur 24. Ainsi que « le recours massif à la sous-traitance et aux contrats précaires », qui occasionnerait une multiplication des accidents. « Comme le 24 mai lorsque le camion d’un intervenant extérieur a pris feu à proximité de cuves chimiques », relate l’organisation syndicale.
La direction est encore accusée d’avoir tenté de « faire obstruction » à une action de la CGT face à des « odeurs suspectes » constatées dans une salle blanche du site. « Vos élu.e.s CGT ont décidé de déclarer un danger grave et imminent », écrit le syndical dans son tract, insistant sur la désapprobation de la direction. Au final, l’action aurait tout de même débouché sur « l’achat de 2 canisters permettant d’analyser l’air ambiant ».
Enfin, la CGT critique vertement les orientations prises par l’État. Qu’il s’agisse de la fusion des instances représentatives du personnel ou de la baisse des moyens de contrôle des sites industriels. « Les ordonnances Macron ont entraîné la disparition des 2 CHSCT de notre site », fait ainsi valoir le syndicat. Tout en décrivant une « chute » du nombre de contrôles. Sollicitée par Place Gre’net, STMicro n’a pas donné suite à notre demande de réaction.