REPORTAGE VIDÉO - Malgré un léger retard dans sa mue réparatrice, l'emblématique tour Perret devrait, si tout va bien, rouvrir fin 2025 ou début 2026, après 64 ans de fermeture au public. A l'occasion de la première année de travaux, la Ville de Grenoble a organisé un point d'étape, vendredi 25 octobre 2024, sous les impressionnants échafaudages ceinturant l'ouvrage construit en 1924.
Parc Paul-Mistral, des échafaudages drapés de filets de protection blancs entourent la tour Perret jusqu'à 50 m de haut. Édifiée en 1924 et ouverte au public un an plus tard, la dame en béton armé est en pleine mue. Un chantier de restauration qualifié de « titanesque », d'un coût de 15,7 millions d'euros.
Après une année de travaux, le chantier de rénovation en est à mi-parcours, l'ouverture au public étant prévue fin 2025 – année du centenaire de la tour – voire début 2026. C'est ce qu'a indiqué Éric Piolle, maire de Grenoble, vendredi 25 octobre, lors d'un point d'étape sur l'avancée du chantier en présence de représentants du comité partenarial de pilotage qui travaille sur ce monument historique depuis des années.
« On pourra profiter d'une vue éblouissante du sommet de cette tour, appelée autrefois “la tour pour observer les montagnes” », s'est réjoui le maire. En effet, « avant les congés payés, il y avait peu de pratique de la montagne dans les milieux populaires, contrairement à nos jours », a-t-il expliqué. Et effectivement, la vue est imprenable, comme nous avons pu le constater en empruntant l'un des deux monte-charges conduisant à 50 mètres du plancher des vaches, au plus près des travaux.
François Botton : « c'est plus du sauvetage que de la restauration »
Où en sont les travaux ? En pleine réparation des huit piliers de la tour. De quoi garantir la solidité et la pérennité de cet édifice pionnier en son genre au siècle dernier. Malgré un léger retard sur le planning, « les choses avancent bien », a assuré François Botton, architecte du patrimoine en charge du chantier, après être revenu sur les phases antérieures comme la reprise des fondations.
« C'est plus du sauvetage que de la restauration », a-t-il indiqué. Quoi qu'il en soit, « [les piliers] seront consolidés et restaurés à l'identique car c'est une opération de conservation, donc tout ce qui n'est pas condamné doit être préservé », a fait savoir l'architecte.
Pour ce faire, « une succession d'équipes travaille à des tâches très différentes en collectivité verticale », a complété de son côté Adrien Errigo, chef d’agence bâtiment de l'entreprise Freyssinet, en charge des travaux. A commencer par la pose d'échafaudages pour permettre les accès, tandis qu'une seconde équipe s'occupe du piquage des bétons et de l'évacuation des gravats. Celle-ci assure par ailleurs le ferraillage : elle remplace les anciennes armatures par de nouvelles, « plus adhérentes que celles utilisées en 1924 ».
Quant à la troisième équipe, elle prend en charge le béton projeté qui permettra de camper le reste de l'échafaudage sur la tour. Une quatrième s'occupera ensuite du béton de finition. En attendant, démarre le travail d'estampage des piliers visant à reproduire l'esthétique des planches de coffrage utilisées lors de la construction. Un travail très méticuleux qui devrait prendre de quatre à cinq mois.
Le public pourra prendre de la hauteur et comprendre l'histoire de la tour
Autre point mis en avant par François Botton : la restauration de l'ascenseur, qui permettra au public de monter jusqu'à 60 m de haut, avant d'accéder par des escaliers en colimaçon à la terrasse sommitale de la tour Perret. « Ce sera une expérience tout à fait particulière de voyager dans un ascenseur de 1925 restauré à l'identique, s'est-il enthousiasmé. Pour l'heure, les cabines sont en Suisse, à Berne, dans une entreprise spécialisée dans les moutons à cinq pattes car ce n'est pas un ascenseur standard », a commenté avec humour l'architecte.
Dans la tour, la montée proposera une expérience sensorielle grâce à l'élévation, au contact avec le béton brut et aux jeux de lumière à travers les claustras (cloisons décoratives). Une fois au sommet, une table d'orientation installée sur la terrasse où s'arrêteront les cabines permettra une lecture à 360° des paysages. Un point de vue exceptionnel que la plupart des Grenoblois n'ont pas eu l'occasion de contempler depuis maintenant 64 ans !
Au pied de la tour et dans le parc Paul-Mistral, les visiteurs pourront par ailleurs suivre un parcours en sept étapes leur permettant de comprendre la tour Perret et son histoire. Notamment le Grenoble des années 20, l'exposition internationale de 1925 et le chantier de restauration de l'édifice. Le point de départ de ce parcours ? La buvette de l'ancien petit train aménagée en pavillon d'accueil, avec petite restauration et vente d'articles touristiques.
Déjà près de 125 000 euros de dons de particuliers ou de mécènes
Quid du financement de ce projet de restauration hors norme coordonné par la Ville de Grenoble ? Sur les 15,5 millions d'euros, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) contribue à hauteur de 5 millions d'euros et le Département de l'Isère de 3 millions.
Afin de soulager son investissement, la Ville espère toutefois beaucoup de la campagne de mécénat populaire et d'entreprises mise en place avec le soutien de la Fondation du patrimoine. "L'idée est de récolter 500 000 euros", a expliqué Bernadette Cadoux, déléguée territoriale de la fondation.
"Là, nous en sommes à près de 125 000 euros - 92 211 euros provenant des particuliers et 32 000 euros du mécénat d'entreprises ou d'autres aides, à la date du 27 octobre 2024 - mais ça va monter régulièrement jusqu'à l'année 2025 et peut-être même 2026 », s'est-elle prise à espérer. Si l'objectif initial est atteint, il ne restera plus à la Ville qu'à débourser 7 millions d'euros.
Une réflexion sur « Après 64 ans de fermeture et plus de deux ans de travaux, la tour Perret devrait rouvrir fin 2025 »
Pour marquer les 100 ans de la Tour Perret, symbole de l” ART DECO des années 1920 – 1930, et je regrette qu” on ait detruit l” ancien palais de la Houille Blanche !
Si c’était aujourd” hui, le palais de la Houille Blanche aurait été conservé et classé.
Quant à l” architecture Novarina des 1968, personnellement je n” aime pas, j” ai préféré des réalisation en Haute Savoie de cet illustre architecte, dans les années 1930, oui, je suis plus » vintage », je rappele qu” Auguste Perret était d” origine Belge. Il a laissé, aussi un autre tour à Amiens, et au Havre, mais aprèe la 2 eme guerre mondiale, lors des reconstructions de ces villes.