FOCUS. C’est une nouvelle étape de franchie en vue de la restauration de la tour Perret. La Ville de Grenoble a annoncé, jeudi 28 septembre 2023, le nom des entreprises choisies pour ce chantier. Les travaux doivent commencer avant la fin de l’année 2023.
Ce n’est pas un aboutissement, mais une étape significative. Près de six mois après le lancement d’une campagne de mécénat, la Ville de Grenoble vient de désigner les entreprises qui restaureront la tour Perret. Elles seront sept, « retenues à l’issue d’une procédure de sélection exigeante ».
Une seconde procédure, en fait, conduite après un premier appel d’offres jugé infructueux en septembre 2022. Éric Piolle croit en la force collective des entités retenues. « La qualité de leurs expertises combinées à leur forte motivation est un gage de réussite », indique ainsi la Ville.
Aux abords de la tour Perret, un panneau indique aux passants qu’une souscription est actuellement en cours pour participer à sa restauration. Elle s’adresse aux entreprises et aux particuliers. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Jeudi 28 septembre, le maire de Grenoble a réuni ses partenaires – État, Département et Fondation du patrimoine compris – entre les murs de l’Hôtel de ville. Il a confirmé espérer un chantier terminé en 2025, année du centenaire de la Tour. L’élu est toutefois prudent et souligne que ce pourrait n’être le cas que l’année suivante. Aménagements du parc Paul-Mistral compris, il chiffre désormais à 16,5 millions d’euros le coût total des travaux.
Une première étape de stabilisation de la tour Perret
Le groupe Keller sera le premier à l’ouvrage. Sa mission : la reprise des fondations de la tour, en utilisant la technique du jet grouting. Cette méthode déjà éprouvée consiste à injecter un coulis de ciment à haute pression dans le sol, afin de former de grosses colonnes stabilisatrices. Elles seront réalisées depuis l’intérieur et l’extérieur de la tour et formeront une couronne enserrant les 72 pieux de fondation actuels. Un travail d’un mois et demi environ, jusqu’en février 2024.
Lors de l’annonce des entreprises choisies pour la restauration de la tour Perret, Éric Piolle était notamment entouré de Louis Laugier, préfet de l’Isère, et de Patrick Curtaud, vice-président du Département en charge du Patrimoine. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Par la suite, la Ville mise sur le groupement Freyssinet, Comte, Jacquet et CIREME pour restaurer les bétons. Les faces externes des huit piliers principaux de la tour seront reconstruites en utilisant du béton projeté par voie sèche. Des tests ont permis de vérifier sa capacité d’adhérence au matériau d’origine.
À l’image de son escalier sommital, la démolition avant reconstruction concernera d’autres parties de la tour. D’autres encore feront l’objet d’un traitement de réparation classique. Une opération toutefois complétée de mesures de protection spécifiques, afin de prévenir un éventuel début de corrosion des armatures.
Des travaux de serrurerie, de construction de portes, d’étanchéité…
Le chantier de la tour Perret prévoit aussi la rénovation de ses ascenseurs. L’idée : offrir aux futurs visiteurs une expérience d’ascension la plus proche possible de ce qu’elle pouvait être à l’origine. Ce sera l’objectif de l’entreprise EMCH, spécialiste de l’entretien sur-mesure et de la rénovation d’engins patrimoniaux.
La Ville précise que la remise en état est impossible pour la machinerie existante. Cette ancienne motorisation sera cependant conservée et mise en valeur comme témoin du patrimoine technologique.
L’ancienne machinerie des ascenseurs de la tour Perret ne pourra pas être remise en état. Elle sera néanmoins conservée comme témoin du patrimoine technologique. © Alain Fischer – Ville de Grenoble
Quatre autres sociétés interviendront encore sur le chantier. Altius y sera en charge de la conception et de la pose des éléments de serrurerie – ce qui inclut un travail de mise aux normes des garde-corps existants. Éclairage Service, elle, s’occupera de l’installation électrique et de la gestion de la lumière dans la tour. Restent Les Métiers du Bois, pour la restauration et la fabrication à l’identique des portes de la tour, et RTE Dauphiné, pour l’étanchéité des terrasses et l’évacuation des eaux de pluie.
Une opération exemplaire ? La Ville de Grenoble communique sur la réduction de la production de déchets et des nuisances, sonores ou visuelles. Elle entend aussi assurer « une propreté exemplaire du chantier et de ses abords immédiats », ainsi que « la sécurité des usagers du parc et du personnel ».
Un partenariat avec la LPO Isère doit par ailleurs permettre de préserver la biodiversité de l’édifice et de ses environs. Ils accueillent actuellement 24 espèces d’oiseaux et 9 espèces de chauve-souris.