DROIT DE SUITE – Alors que la CGT a dénoncé la venue d’un nouveau directeur au sein de la résidence Condillac, la direction du Crous Grenoble-Alpes conteste ses allégations. Elle affirme ainsi que les propos prêtés au directeur par le syndicat sont « mensongers » et considère que l’organisation veut dresser un portrait des conditions de travail au sein du Crous qui ne reflète pas la réalité.
« Le visage que la CGT souhaite dessiner des conditions de travail au Crous Grenoble-Alpes n’est pas la réalité », assure la directrice du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires Bénédicte Corvaisier. Ce en réaction au communiqué du 4 septembre 2024 de l’organisation syndicale dénonçant la nomination d’un nouveau directeur au sein de la résidence Condillac, accusé de « harcèlement », de « chantage » et de « menace ».
Du fait de problèmes de messagerie, la direction du Crous n’avait pas été en mesure de répondre aux sollicitions de Place Gre’net en vue de la parution de notre article. Elle revient aujourd’hui sur l’alerte de la CGT pour la remettre nettement en cause. Le directeur aurait-il invité des personnels à se déclarer inaptes, à rester chez eux ou à partir dans le privé ? « Les témoins n’ont pas confirmé ces prises de parole. On est sur une citation mensongère », réplique la directrice.
Un changement de missions à Condillac
Bénédicte Corvaisier replace les éléments dans leur contexte : la résidence Condillac dispose d’un bâtiment comportant des « unités de vie ». Une forme de colocation, où les étudiants partagent une salle commune et une cuisine. L’entretien des espaces communs est censé être à la charge des résidents… mais ceux-ci semblent peu s’en soucier. Le Crous entend donc demander aux personnels de réaliser cet entretien, en plus de celui des couloirs et des halls.
« Il n’est pas demandé plus que le travail qu’ils ont à faire, [à savoir] le travail d’entretien en résidence, durant leurs horaires de travail et jamais plus, et exactement sur le même site. Ça ne change pas leur organisation personnelle », insiste la directrice. Reste que quelques employés, dont un membre de la CGT, s’opposent à cette nouvelle mission.
Mission, note Bénédicte Corvaisier, qui n’est pas encore appliquée. « Le nouveau directeur a porté cet enjeu-là. C’était une réunion d’information. On était vraiment dans un cadre d’échanges », explique-t-elle. Et celle-ci de se dire « très choquée de la façon dont la CGT part d’un temps d’échanges dans les services pour faire état de tensions dans le dialogue social, alors qu’on n’en est pas là ! »
Le dialogue social rompu avec la CGT fin 2023
La directrice du Crous Grenoble-Alpes est d’autant plus agacée que la CGT fait état de deux situations antérieures dont chacun a une lecture bien différente. Le syndicat revient ainsi sur le suicide d’une membre du personnel de la résidence Condillac en octobre 2023, mentionnant qu’une enquête administrative est en cours. Faux, répond Bénédicte Corvaisier : l’enquête a eu lieu et n’a pas relevé de « contexte de travail qui génère des risques sociaux ».
La CGT évoque également des actions déjà menées contre le nouveau directeur de la résidence Condillac, lorsque celui-ci exerçait d’autres fonctions au sein du Crous en 2021. Des actions qui seraient allées jusqu’à une grève de la faim de certains personnels. La directrice, elle, se souvient d’un communiqué « diffamatoire » du syndicat et fait savoir que l’inspection du travail, après enquête, n’est pas revenue vers elle. « Elle n’a manifestement pas trouvé de motif de danger grave », en conclut-elle.
« Le Crous est un établissement public soumis à des contraintes. Certaines façons de travailler doivent évoluer, mais ça se fait vraiment avec beaucoup d’accompagnement », assure enfin Bénédicte Corvaisier. Qui, une fois encore, déplore et conteste le portrait que dresse le syndicat des conditions de travail au sein de la structure. Non sans rappeler, à son tour, que les pressions de la CGT avaient été jugées « excessives et inappropriées » fin 2023, au point de mener à une interruption du dialogue social. Le retour au beau fixe ne semble, en tout cas, pas pour demain.
Crédit photo de une : Résidence Condillac. © Crous Grenoble-Alpes