FOCUS – Le tribunal correctionnel de Grenoble a condamné, le 17 juillet 2024, un chasseur de 35 ans à quatre mois de prison avec sursis et plus de 60 000 euros de dommages et intérêts pour avoir tué, fin février en Isère, une pygargue à queue blanche. Une espèce pourtant strictement protégée et classée en « danger critique d’extinction » en France. Le rapace abattu avait d’ailleurs été réintroduit depuis quelques mois, dans le cadre d’un programme de sauvegarde. Le parquet comme le braconnier et son frère, prévenu de complicité, ont toutefois chacun fait appel lundi 29 juillet.
[Article publié le 19 juillet 2024 à 17 h 19 et mis à jour le 29 juillet 2024 à 17 h 14 avec ajout encadré] La Ligue de protection des oiseaux (LPO) et les Aigles du Léman saluent, dans un communiqué commun publié jeudi 18 juillet 2024, une « lourde condamnation pour le tueur de l’aigle le plus rare de France ». Cinq mois après la découverte du cadavre de Morzine, jeune pygargue à queue blanche tuée d’un tir de fusil en Isère, le tribunal correctionnel de Grenoble a rendu son jugement, mercredi 17 juillet, pour les deux demi-frères braconniers jugés le 13 mai.
Reconnu coupable de destruction d’une espèce protégée et de trois autres infractions, le tireur, âgé de 35 ans, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et environ 61 300 euros de dommages et intérêts à verser aux associations de protection de la nature s’étant constituées partie civile. Il écope également d’un retrait du permis de chasse et d’une interdiction de port d’arme pendant trois ans, tout comme son demi-frère.
Ce dernier, pourtant présent au moment des faits, a en revanche été relaxé pour la complicité de destruction d’une espèce protégée. Mais l’homme de 30 ans s’est vu infliger deux amendes pour avoir déplacé le corps de l’animal et pour conservation d’une espèce protégée. « Dans sa décision, le tribunal a noté que ces infractions sont les plus hautes prévues par le code de l’environnement et relèvent de la criminalité grave dans ce domaine », soulignent la LPO et les Aigles du Léman.
Un programme de réintroduction du pygargue à queue blanche
Baptisée « Morzine », la jeune pygargue à queue blanche était née dans le parc animalier des Aigles du Léman, en Haute-Savoie. Elle avait été relâchée dans la nature en septembre 2023, « dans le cadre d’un programme de réintroduction de 85 pygargues dans les Alpes d’ici 2030 », précisent les deux associations.
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2 réflexions sur « Pygargue à queue blanche tuée en Isère : le chasseur condamné à quatre mois de prison avec sursis fait appel »
De la prison ferme pour les braconniers, ce serait trop demander ?
Les juges rouges nous plument et criminalisent les chasseurs !
Des noms d’oiseaux on en trouve, Pie, Pirolle, Piolle…