FOCUS – Les salariés du social et du médico-social étaient en grève, jeudi 4 avril 2024, à l’appel de l’intersyndicale1CGT, Sud, CNT. Après un pique-nique revendicatif devant l’Association familiale de l’Isère pour personnes handicapées (Afiph), des centaines de personnes ont défilé à Grenoble, réclamant une hausse des salaires, le Ségur pour tous et dénonçant le retrait de congés ou la baisse des moyens. Des manifestants qui alertent sur la perte d’attractivité de leurs métiers et les conséquences pour le public suivi.
Tous le concèdent, leurs métiers « ne sont déjà plus attractifs » depuis un bon moment. « Mais avec ces décisions, le problème ne sera même plus de recruter : c’est que les gens qualifiés et compétents vont partir ! » Comme ses collègues, Paul, représentant CGT et moniteur-éducateur à l’Afiph, tire la sonnette d’alarme sur l’avenir du social et du médico-social, en grève jeudi 4 avril 2024, à Grenoble comme partout en France.
Après un pique-nique revendicatif, le midi, devant l’Afiph, suivi d’une prise de parole des femmes de ménage grévistes d’Élior-Derichebourg, des centaines de salariés ont manifesté dans les rues de Grenoble, jusqu’à la préfecture, à l’appel de l’intersyndicale (CGT, CNT, Sud Santé Sociaux, Solidaires Étudiant-e‑s). Avec un constat partagé : la « crise sans précédent » du secteur, laissant présager « un futur bien sombre », selon une manifestante.
Une perte de congés « sans compensation financière »
Si les revendications sont nombreuses, certaines revenaient dans toutes les bouches. « On demande la hausse des salaires et on réinterroge les organisations du temps de travail », indique ainsi Monique, salariée de l’Afiph. « On nous enlève des congés… Donc travailler plus, pour gagner la même chose », s’insurge-t-elle.
Virginie, monitrice espaces verts, confirme « la réorganisation du temps de travail, par la suppression de 22 RTT et peut-être 10 CNC ». Le tout « sans compensation financière ». Exemple, illustre Jessica, éducatrice spécialisée : « En avril, j’avais une semaine de vacances. Finalement, je viendrai travailler, sans qu’on m’augmente mon salaire… Et en plus, je dois payer 600 euros de centre de loisirs pour mes deux enfants ! »
Intégrer plusieurs conventions « en tirant vers le bas »
Au niveau national, « il y a une remise en question des conventions qui reconnaissaient que le travail d’accompagnement médico-social nécessitait de s’adapter, était fatigant, et demandait donc des repos », ajoute Paul. Mais les souhaits des organisations patronales tendent vers « un reniement de ces temps de repos », déplore le syndicaliste, qui pointe également la « réintégration des jours de carence » et la volonté du gouvernement d’instaurer « le salaire au mérite ».
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