DÉCRYPTAGE – Y a‑t-il un problème de méthode dans l’aménagement des pistes cyclables à Grenoble et dans ses environs ? À l’évidence, oui, affirme le journaliste du Monde diplomatique Philippe Descamps, grand pratiquant de la petite reine. Tout ou presque serait à revoir dans l’approche de l’aménagement du réseau cyclable de l’agglomération grenobloise. En cause selon lui ? Des élus et techniciens campés sur leurs certitudes. Mais aussi une expertise vélo trop cloisonnée au sein des services de la Métropole. De quoi ulcérer les responsables politiques concernés…
Le réseau cyclable de l’agglomération grenobloise est considéré comme l’un des meilleurs de France, à en croire le titre de « capitale du vélo » décerné à Grenoble par le baromètre de la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub). Ce dont ne manquent pas de se féliciter les élus de l’agglomération.
Un concert d’autosatisfaction qui surprend Philippe Descamps, journaliste au Monde diplomatique. Ce pratiquant inconditionnel du vélo connaît bien le réseau cyclable de Grenoble et de ses environs puisqu’il habite le territoire et l’emprunte régulièrement.
Or, à ses yeux, il est tout sauf exemplaire, tant il est parsemé de discontinuités, de problèmes de marquage, de signalisation et d’aménagements accidentogènes pour les cyclistes. Soucieux de comprendre comment une ville telle que Copenhague s’en sort, le journaliste s’est rendu sur place il y a quelques années. La capitale danoise est en effet devenue une référence mondiale, avec 49 % de ses concitoyens adeptes du vélo pour leurs déplacements quotidiens.
Piste cyclable à Copenhague.
La conclusion de son reportage ? C’est la performance du réseau cyclable qui explique l’engouement pour ce mode actif à Copenhague. Cohérents, sécurisés, pratiques… les aménagements y réunissent toutes les qualités pour rendre agréable la pratique du vélo.
À côté de ces aménagements quasi irréprochables, les problèmes du réseau cyclable de l’agglomération grenobloise ressortent encore davantage, note le journaliste. Et ce dernier de douter de la capacité du réseau à continuer de gagner des adeptes sans un changement profond de braquet dans les pratiques.
AMÉNAGEMENTS CYCLABLES À GRENOBLE ET ENVIRONS : PEUT MIEUX FAIRE
Cheminements discontinus, marquages au sol incohérents, croisements accidentogènes, mauvais entretien des itinéraires cyclables… Cette carte non exhaustive illustre un certain nombre de problèmes récurrents sur le réseau cyclable de la région urbaine grenobloise.
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5 réflexions sur « Aménagement vélo : le réseau cyclable à la grenobloise est-il vraiment exemplaire ? »
De nombreux habitants de Grenoble sont OK avec les pistes cyclables proposées par la mairie de Grenoble même si des améliorations sont toujours possibles. Rien n’est jamais parfait. Arrêtez de tout politiser, il en va de la survie des personnes : 40 000 morts par an du fait de la pollution en France. Combien de morts faudra-t- il atteindre pour accepter de faire quelque chose ? Il n’est pas question d’être anti-voiture mais de modifier nos usages afin d’améliorer la santé des gens et de continuer à vivre ensemble d’une manière plus saine, en bonne intelligence.
Quel intérêt de donner la parole, en la faisant passer pour une parole d’expert, à quelqu’un qui n’est pas spécialiste des mobilités ni de l’urbanisme, mais journaliste et philosophe spécialisé en bioéthique ? Ah, il fait du vélo et une fois il est allé à Copenhague…
Et de décrire « un concert d’autosatisfaction » des élus grenoblois alors que deux lignes plus haut vous rapportez que la satisfaction émane d’organismes spécialisés extérieurs comme la FUB ?
Journalistiquement, cet article me semble faible…
Et que dire du niveau de votre commentaire… Vous n’avez manifestement même pas pris la peine de lire l’article dans sa totalité pour émettre ce jugement.
» l’un des meilleurs de France ” parce qu’on compte en km de pistes sûrement… Car le reste est pitoyable.
Aucun marquage de fin de zone cyclable quand celle-ci arrive sur un trottoir. Dangerosité extrême pour les piétons presque jamais respectés. C’est invivable.
Cette politique fait croire aux cyclistes qu’ils sont tout puissants et ils font n’importe quoi : rouler sur les trottoirs, à contre sens etc.… Les piétons osant faire une remarque se font insulter. Manque de civisme hallucinant. Stress permanent pour les piétons.
Donc la Ville emploie son propre ingénieur « expert mobilité ».
Effectivement, G. Namur, l’adjoint anti voiture, était très aidé par un certain Simon Labouret à la réunion du quartier Berriat. Mais en quoi ce prétendu ingénieur est-il expert ? En politique. Car c’est en fait un politologue, tout droit sorti de Sciences Pipo. C’est aussi l’ex porte-parole des militants parisiens du vélo, l’association Paris en Selle.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/comment-victoire-eric-piolle-grenoble-s-est-elle-jouee-premier-tour-analyse-simon-labouret-451837.html