EN BREF – Deux hommes ont été bles­sés par balles après avoir été visés par un tireur à scoo­ter, lundi 18 mars 2024, sur le cours Berriat, dans le quar­tier Saint-Bruno, à Grenoble. Touché au tho­rax, un indi­vidu de 41 ans a été trans­porté au CHU Grenoble Alpes dans un état très grave. L’autre vic­time, âgée de 27 ans et connue de la jus­tice – contrai­re­ment à la pre­mière – pour des affaires de stu­pé­fiants, a été plus légè­re­ment atteinte. Une enquête a été ouverte par la Division de la cri­mi­na­lité orga­ni­sée et spé­cia­li­sée (ex-PJ).

[Article publié le 19 mars 2024 à 10 h 14 et mis à jour à 21 h 03 avec ajout enca­dré] Il était envi­ron 18 h 30, lundi 18 mars 2024, lorsque des coups de feu ont retenti sur le cours Berriat, dans le quar­tier Saint-Bruno, à hau­teur de l’ar­rêt de tram­way. Une artère encore très fré­quen­tée à cette heure. Deux hommes ont été bles­sés par balles après avoir été visés par un tireur cir­cu­lant sur un scoo­ter piloté par un com­plice, a indi­qué le pro­cu­reur de la République de Grenoble Éric Vaillant, confir­mant une infor­ma­tion du Dauphiné libéré.

Un tireur à scoo­ter a ouvert le feu en direc­tion de deux hommes se trou­vant à proxi­mité d’une épi­ce­rie, sur le cours Berriat, tout près de l’ar­rêt de tram Saint-Bruno. © Google Street View

Les deux auteurs, vêtus de noir, ont pris la fuite sur un Tmax noir, après avoir ouvert le feu, selon la Direction inter­dé­par­te­men­tale de la police natio­nale (DIPN). Des étuis de calibre 9 mil­li­mètres ont par ailleurs été retrou­vés sur la voie publique, près de l’é­pi­ce­rie joux­tant l’ar­rêt de tram Saint-Bruno, a ajouté la police.

Le blessé grave, vic­time col­la­té­rale des coups de feu ?

L’une des deux vic­times, âgée de 41 ans, a été très sérieu­se­ment bles­sée et pré­sen­tait « une plaie trans­fixiante au tho­rax », d’a­près le par­quet. Pris en charge par le Samu, l’in­di­vidu a été lon­gue­ment médi­ca­lisé sur place, avant d’être trans­porté au CHU Grenoble Alpes dans un état grave, avec un pro­nos­tic vital engagé.

Était-ce une vic­time col­la­té­rale ? Le doute est en tout cas per­mis, l’homme étant a priori inconnu de la jus­tice. Et ce, contrai­re­ment au second blessé, âgé de 27 ans, qui est en revanche, a sou­li­gné le pro­cu­reur, « très connu de la jus­tice pour des affaires de stu­pé­fiants ».

Celui-ci s’est rendu de lui-même à la Clinique mutua­liste où l’ont déposé des per­sonnes incon­nues. La police a été aver­tie, peu après 19 heures, par l’é­ta­blis­se­ment signa­lant « l’arrivée d’un indi­vidu majeur éga­le­ment blessé par balle au niveau de la hanche gauche ». Il cir­cu­lait à trot­ti­nette sur le cours Berriat au moment des tirs, a rap­porté la DIPN, pré­ci­sant que son pro­nos­tic vital n’é­tait pas engagé.

La piste d’un nou­veau règle­ment de comptes lié au trafic

Au vu des pre­miers élé­ments, c’est donc cet homme qui pour­rait avoir été la véri­table cible du tireur à scoo­ter. Le par­quet a confié l’en­quête à la Division de la cri­mi­na­lité orga­ni­sée et spé­cia­li­sée (DCOS) de Grenoble (ex-PJ), a annoncé Éric Vaillant, qui s’est déplacé sur les lieux lundi soir. La police a immé­dia­te­ment bou­clé le sec­teur, où une quin­zaine de CRS ont pris posi­tion pour la nuit.

Une pré­sence poli­cière ren­for­cée avait été mise en place sur le place Saint-Bruno et dans les rues avoi­si­nantes à la suite de la suc­ces­sion de vio­lences de l’été 2023. © Compte X (ex-Twitter) Préfecture de l’Isère

Le quar­tier Saint-Bruno avait déjà fait l’ob­jet d’une série de vio­lences et règle­ments de comptes durant l’été 2023, sur fond de lutte de ter­ri­toires entre bandes rivales de tra­fi­quants de stu­pé­fiants, pour le contrôle de cet impor­tant point de deal de l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. Une pré­sence poli­cière ren­for­cée avait ensuite été mise en place. Depuis, le quar­tier sem­blait avoir retrouvé un calme rela­tif… Jusqu’à ce lundi soir.

Le pro­nos­tic vital de l’homme de 41 ans n’est plus engagé

Les jours de l’homme de 41 ans, conduit au CHU Grenoble Alpes dans un état grave lundi soir, ne sont plus en dan­ger, a ras­suré Éric Vaillant, pro­cu­reur de la République de Grenoble, mardi 19 mars 2024 au soir, confir­mant l’in­for­ma­tion du Dauphiné libéré. « Les deux vic­times vont mieux et aucun pro­nos­tic vital n’est plus engagé », a annoncé le magis­trat, ajou­tant que l’en­quête se pour­sui­vait, sans plus de précisions.