FOCUS – Une vague de violences a touché le quartier Saint-Bruno, à Grenoble, à la fin août 2023, dans le cadre d’une lutte de territoires entre les trafiquants de stupéfiants locaux et une bande rivale cherchant à s’emparer du point de deal. Un regain de tension qui a poussé les autorités à réagir. Après une vaste opération de police menée le 29 août, celles-ci maintiennent ainsi depuis une présence policière dissuasive autour de la place Saint-Bruno. En parallèle, l’opposition de droite accuse d’inaction la municipalité, qui défend en retour son action dans le quartier.
Le 29 août 2023, près de 70 policiers investissaient la place Saint-Bruno pour une vaste opération de contrôle et de sécurisation du quartier, menée conjointement par le parquet et la préfecture. Depuis, les autorités maintiennent une présence policière constante et dissuasive sur les lieux. Les effectifs de la sécurité publique et une unité de CRS se relaient ainsi toute la journée autour de la place du marché et du square, tandis que des équipages de police patrouillent le soir dans le secteur.
Ce dispositif quotidien comme les nombreux contrôles effectués ces derniers jours se veulent une réponse aux violences successives ayant émaillé le quartier Saint-Bruno à la fin août. Coups de feu, rixes – dont l’une a fait un blessé grave le 28 août -, barricades… Les incidents se sont en effet multipliés, au grand dam des habitants, qui déplorent une insécurité croissante et une atmosphère de plus en plus tendue dans le quartier.
« Une guerre pour un point de deal »
Si les violences ont, de l’avis général, indéniablement franchi un cap en cette fin d’été, le regain de tension actuel est toutefois loin d’être un épiphénomène. Il s’agit plutôt d’une nouvelle manifestation du conflit latent opposant deux bandes rivales de trafiquants de stupéfiants, depuis au moins deux ou trois ans maintenant.
Une classique lutte de territoires en somme, avec une équipe du sud de la ville – issue a priori de la Villeneuve, selon plusieurs sources concordantes – qui chercherait à évincer les dealers locaux pour s’emparer du très lucratif point de deal de la place Saint-Bruno.
Olivier Bertrand, maire adjoint du secteur 1, nuance tout de même le tableau : « C’est une guerre pour un point de deal comme on en connaît dans toutes les villes françaises. » Cependant, admet l’élu grenoblois, « il y a une spécificité sur Saint-Bruno parce que c’est un point de deal historique, rentable depuis longtemps, avec une clientèle d’habitués ».
Des trafics de stupéfiants et de cigarettes impliquant des groupes distincts
Autre particularité : d’après le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), la quartier fait face à « un double trafic, avec les stupéfiants mais également les cigarettes », explique Olivier Bertrand.
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