EN BREF – Plusieurs organisations étudiantes appelaient à un rassemblement sur le campus de Saint-Martin-d’Hères au matin du jeudi 18 janvier pour dénoncer les lenteurs de la préfecture de l’Isère dans la délivrance des titres de séjour pour les étudiants étrangers. Un rassemblement qui, en toile de fond, se voulait aussi un premier acte dans la mobilisation contre la loi Immigration, adoptée par le Parlement en décembre 2023.
« Contre le racisme, la jeunesse exige justice. » Tel était le message déployé sur une banderole à l’occasion d’un rassemblement organisé jeudi 18 janvier 2024 devant la galerie des amphis, sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. Plusieurs organisations comme Solidaires étudiants, l’Unef, l’Union des étudiants de Grenoble (UEG) ou encore le Réseau universités sans frontières 38 appelaient en effet à manifester contre les lenteurs de l’administration dans le traitement des titres de séjour des étudiants étrangers.
« De nombreux étudiants se retrouvent privés de titres de séjour, non parce qu’ils ne sont pas assidus dans leurs études ou n’auraient pas fait les démarches dans les temps : ce sont les services de la préfecture qui sont dans une lenteur absolue », explique Robinson Rossi, secrétaire de l’UEG. Une situation qui génère du stress et pèse sur la vie quotidienne, ajoute-t-il : « Ils sont très inquiets. Certains n’ont pas pu rentrer chez eux durant les fêtes, et ils n’ont pas de perspectives claires de quand ça va se débloquer. »
Une source de stress permanente
Plus de 300 étudiants seraient concernés, selon l’UEG. Or cette lenteur de traitement est permanente, insiste Robinson Rossi. L’étudiant décrit même « une stratégie de sous-doter les services de la préfecture sur la question de l’immigration, en privilégiant des contrats très courts. Les agents sont des précaires et, tout au long de la chaîne, on crée le plus de fragilité possible pour ralentir les démarches », selon lui. Sans oublier d’autres dysfonctionnements, comme des rendez-vous donnés aux étudiants… un dimanche.
Or l’absence de titre empêche les étudiants de travailler et de subvenir à leurs besoins, explique Emmanuel Omolongo, co-président du Collectif des associations africaines et étudiantes de l’Isère. Qui décrit à son tour une situation de tension constante. « Des étudiants ont reçu leur titre de séjour et n’avaient déjà plus qu’un mois pour le renouveler. C’est un stress permanent ! »
Pour Robinson Rossi, ces lenteurs préfigurent la loi sur l’Immigration adoptée par le Parlement en décembre 2023. Une loi qui « complexifie la délivrance des titres de séjour », juge-t-il. Le rassemblement se voulait ainsi aussi un premier acte dans la mobilisation contre la loi, pas encore promulguée. « S’il y a un mouvement de jeunesse assez fort, on peut vraiment en retirer le plus possible ou obtenir son retrait totale, on se battra pour ça », prévient d’ores et déjà le militant.
Contactée par Place Gre’net, la préfecture de l’Isère n’a pas (encore) répondu à notre sollicitation.