EN BREF – Une quarantaine de rassemblements ont eu lieu partout en France, lundi 18 décembre 2023, à l’occasion de la Journée internationale des migrants et d’une mobilisation contre le projet de loi Immigration de Gérald Darmanin. Pour les militants, notamment les collectifs Cisem1Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants et Migrants en Isère, cette loi durcirait les conditions de vie des migrants en France, sans pour autant améliorer celles des Français.
« Cette loi, c’est un choix de société. Ça pourrait être un basculement », prévient, inquiète, Anne Villégier, militante du Cisem au sujet de la loi Immigration. Au-delà de la solidarité avec les migrants, elle va avoir des conséquences pour tous car on manque de main-d’œuvre dans les chantiers, dans les ehpad2établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, la restauration… Ils ont des qualifications et sont prêts à travailler. Par rapport à la santé, si on ne maintient pas l’AME3aide médicale de l’État, on embouteillera les hôpitaux encore un peu plus », juge-t-elle.
Alors que la loi Immigration est sur le point d’être votée, après l’accord en commission mixte paritaire sur la nouvelle version du projet de loi intervenu mardi 19 décembre, l’ensemble des manifestants ont demandé le « retrait définitif de ce projet de loi indigne de notre République » lors d’une mobilisation, la veille, à Grenoble.
Les collectifs appellent à régulariser tous les sans-papiers
La position sur l’immigration défendue par les collectifs de soutien aux migrants est, sans surprise, aux antipodes de l’esprit de la loi en préparation. « En plongeant dans la misère les migrants, cette loi ne va ni empêcher l’immigration, ni améliorer le sort des Français », ont ainsi expliqué les militants.
Fustigeant « l’extrême droitisation » de la politique immigration en France, les collectifs appellent à la régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils puissent « travailler pour devenir autonomes, nourrir leur famille et participer à la solidarité nationale ».
Le collectif Migrants en Isère défend l’idée que l’immigration rapporte plus qu’elle ne coûte à l’État. « Elle contribue à la richesse humaine et culturelle de la France (…) Les migrant.e.s apportent à nos sociétés leurs compétences, leur combativité, leur détermination à travailler et à s’intégrer », justifie-t-il ainsi.
Les collectifs dénoncent le non-respect du droit inconditionnel à l’hébergement
Les militants ont une fois de plus dénoncé, lundi soir, le non-respect de l’État de son obligation d’héberger toute personne à la rue, quelle que soit sa situation. Dans ce contexte, des collectifs de citoyens ont, de nouveau, investi plusieurs écoles depuis la rentrée des classes pour mettre à l’abri une trentaine d’enfants et leur famille. Selon eux, quelque 400 enfants se trouvent encore sans solution d’hébergement sur l’agglomération grenobloise.
Une réflexion sur « Grenoble : près d’un millier de manifestants contre la loi immigration, jugée « indigne de notre République » »
Marine Le Pen adore ce genre de manifestations qui poussent les électeurs vers elle.