FIL INFO — Les députés La République en marche de l’Isère Émilie Chalas et Olivier Véran n’apprécient pas les références au régime de Vichy formulées par des membres de l’équipe municipale de Grenoble pour critiquer la loi Asile et immigration du gouvernement. Et le font vivement savoir.
« Après les procès en inhumanité, voici les procès en fascisme ! », s’écrie dans un communiqué Émilie Chalas. La députée La République en marche (LREM) de la troisième circonscription de l’Isère n’a pas apprécié les réactions de l’équipe municipale de Grenoble à l’adoption de la loi Asile et immigration, en première lecture à l’Assemblée nationale le dimanche 22 avril 2018.
Certains élus grenoblois n’ont en effet pas mâché leurs mots. « LREM, c’est le passé en pire. Un avenir tout tracé pour les xénophobes de tous bords, et leurs idées aujourd’hui devenues loi », écrivait ainsi sur Twitter le conseiller municipal Claude Coutaz. Tandis qu’un autre conseiller municipal, Jérôme Soldeville, postait : « Ces député-es soutiennent la pire politique depuis la fin du régime de Vichy. Une politique dégueulasse, dégradante et inhumaine. »
« Respectez au moins la mémoire des victimes du régime de Vichy »
Une référence au régime collaborationniste qui avait déjà fait réagir vivement un autre député LREM de l’Isère, Olivier Véran. « Si vous êtes incapable de respecter des élus de la République, respectez au moins la mémoire des victimes du régime de Vichy », répliquait-il. Avant d’interpeller directement le maire de Grenoble Éric Piolle : « Jusqu’où cautionneras-tu les dérapages répétés d’un élu de ta majorité ? »
Même tonalité sous la plume d’Émilie Chalas. « Descendante d’immigrés, petite-fille et petite-nièce de combattants contre le régime nazi en Normandie et en Afrique du Nord, je ne saurais tolérer pareils outrance, insulte et mépris, à titre personnel comme au nom de la République française », fait-elle ainsi savoir.
Les députés En marche… contre Éric Piolle ?
La députée reprend point par point les critiques : le délai de rétention porté à 90 jours et le délai de recours réduit à 15 jours correspondent aux “normes” européennes, affirme-t-elle. Quant à la rétention des mineurs isolés ? « Elle reste interdite conformément au droit international », clame Émilie Chalas. Avant de préciser : « La rétention des mineurs ne se fait que s’ils accompagnent leurs parents […], et seulement dans les heures précédant le départ. »
« En ayant recours à ces outrances et à ces mensonges, ces membres de la majorité municipale insultent l’intelligence de nos concitoyens mais surtout méprisent les migrants eux-mêmes, car leur démagogie ne les aide en rien », poursuit la parlementaire.
Les deux députés isérois seraient-ils désormais en marche… contre Éric Piolle ? Après un premier communiqué d’Olivier Véran demandant « solennellement au maire de Grenoble Eric Piolle de faire cesser ces dérapages au sein de sa majorité », celui d’Émilie Chalas enfonce en tout cas le clou : « Est-ce là le signe d’une authentique radicalisation ou bien le fait que Monsieur le maire cherche à détourner sur autrui le mécontentement généré par sa politique locale ? »