EN BREF – Après avoir avoué, la veille, les meurtres de ses parents, Valentin a été mis en examen, lundi 4 décembre 2023, pour “assassinats” et “destruction par incendie”, puis placé en détention provisoire, annonce le parquet de Grenoble. L’adolescent de 15 ans avait été interpellé à Montpellier, samedi 2 décembre, et placé en garde à vue. Il était recherché depuis la découverte des corps calcinés de ses deux parents, retrouvés avec des impacts de balles, lundi 27 novembre, dans les décombres de leur maison incendiée, à Châteauvilain (Isère).
Une semaine après le double meurtre de ses parents, à Châteauvilain, le jeune Valentin a été présenté, lundi 4 décembre 2023 dans l’après-midi, à une juge d’instruction qui l’a mis en examen pour “assassinats” et “destruction par incendie”, annonce le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant. Placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention (JLD), l’adolescent de 15 ans a été incarcéré en début de soirée dans le quartier pour mineurs d’un centre de détention.
Un appel à témoins avait été lancé, jeudi 30 novembre, par les gendarmes, qui recherchaient depuis les faits Valentin, finalement retrouvé à Montpellier samedi 2 décembre. © Gendarmerie de l’Isère
Valentin a réitéré ses aveux formulés dimanche 3 décembre en garde à vue. « Comme il l’avait fait devant les gendarmes, il a à nouveau reconnu les faits devant la juge, y compris la préméditation de son geste », indique ainsi le magistrat, qui ne donnera pas plus de détails, à ce stade, sur le mobile présumé et les explications du jeune garçon.
Des corps calcinés et présentant « des plaies par arme à feu »
Valentin avait été interpellé samedi 2 décembre à Montpellier, à plus de 300 kilomètres du domicile familial, et aussitôt placé en garde à vue. Il était activement recherché depuis le début de semaine par les gendarmes de la section de recherches de Grenoble, qui avait diffusé un appel à témoins, jeudi soir.
Les gendarmes cherchaient alors encore à élucider son rôle dans le drame de Châteauvilain, où la maison de ses parents de 52 et 58 ans avait pris feu. Lundi 27 novembre, les pompiers, appelés sur le violent incendie d’un corps de ferme, dans la petite commune du Nord-Isère, avaient en effet découvert dans les décombres deux corps « presque entièrement calcinés », d’après le parquet de Bourgoin-Jallieu. Des corps qui, selon l’autopsie pratiquée deux jours plus tard, présentaient « chacun des plaies par arme à feu ».
Les corps calcinés des deux parents de Valentin ont été retrouvés avec des impacts de balles dans les décombres de leur maison incendiée, à Châteauvilain. © Samuel Cardon / FTV (capture d’écran)
La procureure de Bourgoin-Jallieu s’était ensuite dessaisie de l’affaire, vendredi 1er décembre, au profit du pôle criminel du parquet de Grenoble, qui avait ouvert une information judiciaire pour “assassinats” et “destruction par incendie”.
« La juge d’instruction va ordonner une expertise psychiatrique et une expertise psychologique pour mieux comprendre la personnalité du mis en cause et évaluer sa responsabilité pénale. »
Si les expertises étaient « toujours en cours pour en acquérir la certitude », Éric Vaillant précisait, vendredi soir, que les deux corps étaient « vraisemblablement ceux des parents ». Leur fils aîné, âgé 17 ans, n’était en revanche pas présent au moment du sinistre, ayant quitté Châteauvilain, la veille, pour Lyon où il étudie. Manquait donc le benjamin.
Les faits se sont déroulés dans un corps de ferme isolé, près de Châteauvilain, petit village de 750 habitants du Nord-Isère. © Google Maps
Valentin, qui souffre – comme sa mère – de la maladie de Lyme, selon France Bleu Isère, était porté disparu depuis les faits. Les enquêteurs avaient dans un premier temps orienté leurs recherches vers le nord de la Drôme, non loin du lieu où la voiture familiale a été découverte accidentée. Mais c’est donc dans l’Hérault que l’adolescent a été retrouvé et arrêté, avant de rapidement passer aux aveux.
De nombreuses questions restent en suspens concernant les raisons ayant poussé ce dernier à commettre ce double assassinat. « La juge d’instruction va ordonner une expertise psychiatrique et une expertise psychologique pour mieux comprendre la personnalité du mis en cause et évaluer sa responsabilité pénale », informe le procureur.