FOCUS – L’enquête des gendarmes de la section de recherches de Grenoble se poursuit sur le meurtre de Thomas, 16 ans, poignardé lors d’un bal de village à Crépol, dans la Drôme, dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 novembre 2023. Dix-sept personnes ont par ailleurs été blessées lors de ce même événement, dont deux grièvement. Les neuf suspects interpellés mardi 21 novembre et placés en garde à vue – dont l’auteur présumé du coup de couteau mortel – ont été présentés au parquet de Valence samedi 25 novembre, en vue de l’ouverture d’une information judiciaire criminelle. La marche blanche organisée par la famille de Thomas a quant à elle réuni plus de 6 000 personnes, mercredi 22 novembre, à Romans-sur-Isère.
[Article mis à jour le samedi 25 novembre 2023] Alors que l’émotion est loin d’être retombée après le meurtre de Thomas, neuf suspects en garde à vue depuis mardi 21 novembre ont été présentés au parquet de Valence samedi 25 novembre en début d’après-midi, « en vue de l’ouverture d’une information judiciaire criminelle », selon le procureur de la République Laurent de Caigny.
Les gendarmes de la section de recherches de Grenoble, saisis de l’enquête pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, tentent de leur côté de « confirmer l’implication et le rôle » de chacun des individus dans la mort de l’adolescent de 16 ans, poignardé dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 novembre, à Crépol.
Thomas, 16 ans, élève de terminale au lycée du Dauphiné à Romans-sur-Isère, a été mortellement poignardé dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, à Crépol (Drôme). © RC Romans-Péage / Facebook
Thomas participait à un bal de village dans la petite commune du nord de la Drôme, à une vingtaine de kilomètres de Romans-sur-Isère. Il était environ 1 h 30 lorsque la soirée, qui réunissait 300 à 400 personnes, a basculé dans l’horreur. Une dizaine de jeunes se seraient vu refuser l’entrée de la salle des fêtes par les vigiles, avant d’agresser l’un d’eux à l’arme blanche. Mais selon Le Parisien, certains suspects auraient évoqué une moquerie sur la coupe de cheveux de l’un deux comme étant à l’origine des agressions qui ont suivi.
Dix-sept blessés dont deux grièvement, et un mort, à coups de couteau
D’autres jeunes, présents au bal, seraient alors sortis, tentant de venir en aide aux vigiles. La suite, rapporte France Bleu Isère, c’est un « déferlement de violence ». Dix-sept personnes ont été blessées, dont deux jeunes hommes hospitalisés « en urgence absolue », selon les secours, après avoir reçu des coups de couteau. Le pronostic vital de ces deux victimes, âgées de 23 et 28 ans, n’est toutefois plus engagé.
Les faits se sont produits dans la salle des fêtes de Crépol, petite commune du nord de la Drôme. © Google Maps
Poignardé lui aussi, Thomas a succombé à ses blessures durant son transfert en ambulance vers l’hôpital de Lyon. L’adolescent de 16 ans, scolarisé en terminale au lycée du Dauphiné, à Romans-sur-Isère, était également licencié au club de rugby local, le RC Romans-Péage (RCRP). Lequel a organisé une minute de silence, dimanche, en son honneur, imité le lendemain par l’établissement scolaire drômois.
Une marche blanche « apolitique » réunissant 6 000 personnes
C’est aussi à Romans-sur-Isère que la famille de la victime a souhaité organiser une marche blanche, mercredi 22 novembre. Quelque 6 000 personnes ont ainsi défilé silencieusement entre le lycée du Dauphiné et le stade Donnadieu, où ses copains du club de rugby lui ont rendu un dernier hommage, avec un lâcher de ballons.
Quelque 6 000 personnes ont participé à la marche blanche organisée par la famille de Thomas, mercredi 22 novembre, à Romans-sur-Isère. © RC Romans-Péage / Facebook
Une marche que le RCRP comme les proches de Thomas voulaient « apolitique ». De fait, les réactions ont rapidement afflué dans la classe politique, notamment de la part du Rassemblement national et de Reconquête. Deux partis qui ont vivement réagi dès le lendemain du drame, Marine Le Pen évoquant de « véritables razzias ». Un mot qui renvoie directement aux attaques de pillards en pays arabe, en référence à l’origine ethnique des suspects. Une référence également à la phrase « On est là pour tuer des Blancs » entendue lors de la bagarre par des témoins notamment cités par Le Dauphiné libéré.
Du côté du gouvernement, le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti a fustigé une « récupération », tandis que la Première ministre Élisabeth Borne appelait, elle, « à la retenue et à la décence ». Et mercredi soir, c’était au tour d’Emmanuel Macron de dénoncer le « terrible assassinat » de Thomas. « Une agression qui nous a tous marqués », a ajouté le président de la République.
Sept suspects arrêtés à Toulouse dont le meurtrier présumé de Thomas
Quant à Gérald Darmanin, celui-ci a qualifié les faits « d’ensauvagement ». C’est d’ailleurs le ministre de l’Intérieur qui a annoncé en personne, mardi 21 novembre, les interpellations, à Toulouse, des sept premiers suspects, qui tentaient de fuir vers l’Espagne et le Maghreb. Des interpellations suivies quelques heures plus tard des arrestations de deux autres individus, à Romans-sur-Isère.
Les coéquipiers de Thomas au Rugby club Romans-Péage lui ont rendu hommage à la fin de la marche blanche, au stade Donnadieu de Romans-sur-Isère. © RC Romans-Péage / Facebook
Parmi les sept interpellés en Haute-Garonne, tous Drômois et nés en France – à l’exception d’un jeune né en Italie -, figure Chaïb A., un jeune homme de 20 ans « formellement désigné comme étant l’auteur du coup de couteau mortel », d’après le parquet de Valence. Originaire de Romans-sur-Isère, celui-ci réside dans le « centre » de la commune drômoise, précise le procureur, et « non dans le quartier de la Monnaie », comme le laissaient entendre diverses rumeurs.
Déjà condamné à deux reprises à des amendes, « l’une pour recel de vol, l’autre pour port d’arme blanche », le meurtrier présumé avait l’interdiction depuis septembre de détenir ou porter une arme pour une durée de deux ans. Cinq autres suspects sont par ailleurs majeurs, âgés de 19 à 22 ans, et trois sont des mineurs de plus de 16 ans. Leurs gardes à vue peuvent durer jusqu’à 96 heures.
[Photo de Une © RC Romans-Péage / Facebook]
2 réflexions sur « Meurtre de Thomas : la section de recherches de Grenoble enquête sur les suspects qui vont être présentés au parquet de Valence »
« interdiction de détenir ou porter une arme pour une durée de deux ans » Quel est le juge suffisamment démago, incompétent et intellectuellement ramolli pour avoir dicté une telle condamnation ? Pourquoi pas « interdit d’attaquer les vielles dames dans le métro pendant 2 mois ? »
Porter un couteau est interdit quelque soit sa taille à plus forte raison un couteau de 25 cm, qui va dans une soirée festive de village normalement pour danser, avec un couçteau ? Aucun français normalement constitué qui respecte les valeurs française de la république !