EN BREF – La CGT a écrit, le 6 octobre 2023, au président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, afin d’évoquer les potentielles conséquences pour Photowatt du plan régional de solarisation, adopté le 29 juin dernier. Le syndicat espère en effet que l’entreprise iséroise – basée à Bourgoin-Jallieu -, confrontée à la concurrence des panneaux photovoltaïques chinois et aux velléités de revente d’EDF, pourra profiter de ce projet visant à faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la région la plus solarisée d’Europe.
Le courrier, cosigné par la CGT Photowatt, l’Union départementale CGT Isère et la CGT Auvergne-Rhône-Alpes, a été adressé, le 6 octobre 2023, à Laurent Wauquiez, président (LR) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et à Stéphanie Pernod, vice-présidente à l’économie. Ceci pour évoquer les « conséquences positives que pourrait avoir le plan régional de solarisation adopté cet été par la Région pour le développement de la production de l’entreprise » Photowatt.
Le conseil régional a adopté, le 29 juin 2023, en assemblée plénière, un plan de solarisation visant à faire d’Auvergne-Rhône-Alpes « la région la plus solarisée d’Europe ». DR
Laurent Wauquiez a clairement annoncé la couleur en présentant ce plan devant le conseil régional, réuni en assemblée plénière, le 29 juin dernier. L’ambition est ainsi de « faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la région la plus solarisée d’Europe ». Un objectif qui passera notamment par l’installation de 425 000 m² de panneaux photovoltaïques sur les toits des lycées de la région, d’ici à 2035.
Une volonté de « sourcer des modules fabriqués en France et en Europe »
La CGT se félicite en outre de la volonté affichée de l’exécutif régional de « sourcer des modules fabriqués en France ou en Europe ». De fait, le syndicat voit dans cette politique de la Région une possible lueur d’espoir pour Photowatt. Le tout dans un contexte très délicat pour le fabricant de panneaux photovoltaïques basé à Bourgoin-Jallieu, englué dans une spirale négative ces dernières années, entre fermeture d’ateliers et chute du nombre de salariés.
La prise en compte de l’empreinte carbone devrait, espère la CGT, inciter la Région à recourir aux panneaux photovoltaïques de Photowatt pour ses commandes. DR
En dépit d’un « savoir-faire reconnu », l’entreprise iséroise, pionnière du secteur, « subit depuis plusieurs années la concurrence féroce des panneaux solaires fabriqués en Asie », déplore en effet la CGT. Illustration en 2022 lorsqu’EDF Renouvelables, actionnaire majoritaire de Photowatt, a choisi un groupe chinois pour fabriquer les 22 000 panneaux photovoltaïques de sa future centrale solaire de Creys-Malville, pourtant située à 30 kilomètres de Bourgoin-Jallieu.
« Malgré l’excellent bilan carbone de ses panneaux, et l’intérêt d’une production locale, EDF, son unique actionnaire, cherche à revendre l’entreprise, voire à la fermer », ajoute la CGT. Les salariés de la société iséroise accusent d’ailleurs régulièrement l’électricien de ne plus investir dans sa filiale.
« Ces éléments pourront (…) vous aider à introduire plus facilement des panneaux “Made in AuRA” dans vos projets solaires à venir. »
Le syndicat mise donc sur les atouts de Photowatt en rappelant aux président et vice-présidente de Région « certains aspects de la loi “Accélération des énergies renouvelables” sur les installations régionales ». Ainsi, souligne-t-il, « la commande publique se doit d’indiquer la provenance des panneaux solaires et doit prendre en considération, lors de l’achat des panneaux, leur empreinte carbone et environnementale ».
Pour la CGT, Photowatt, actuellement en difficulté face à la concurrence des panneaux chinois et aux velléités de revente d’EDF, devrait bénéficier des retombées du plan régional de solarisation. © Photowatt
La CGT s’adresse alors aux élus : « Ces éléments pourront, nous n’en doutons pas, vous aider à introduire plus facilement des panneaux “Made in AuRA” dans vos projets solaires à venir. » Et de conclure : « Nous espérons donc que ce plan régional permettra à Photowatt de trouver un débouché local et régional afin de développer son savoir-faire reconnu et sa production de panneaux solaires bas carbone et dans le but de participer à la souveraineté énergétique. »