EN BREF – Le Département de l’Isère, la préfecture et Grenoble Alpes Métropole ont inauguré la nouvelle salle de découpe de l’Abattoir de Grenoble. L’occasion pour la collectivité et l’intercommunalité de mettre en avant leur soutien aux éleveurs et de prôner la consommation d’une viande locale de qualité, tout en s’opposant à ceux qui « parlent d’abolir la viande de notre assiette ».
Le Département, la préfecture de l’Isère et Grenoble Alpes Métropole ont inauguré, jeudi 5 octobre 2023, la nouvelle salle de découpe de l’Abattoir de Grenoble, situé au Fontanil-Cornillon. Une salle qui apporte « une nouvelle prestation de qualité », décrivent les trois partenaires par voie de communiqué, en considérant qu’elle représente « un plus pour rendre toujours plus attractif cet équipement, et avec lui les circuits courts ».
Avec la nouvelle salle de découpe, « les éleveurs peuvent [désormais] repartir, s’ils le souhaitent, avec des pièces de boucherie découpées finement », indiquent-ils encore. Non sans afficher une forte ambition pour l’installation : « Si l’abattoir compte déjà plus de 600 clients, avec plus de 86 % des animaux abattus élevés en Isère, et 90 % des carcasses vendues par les clients de l’ABAG [abattoir de Grenoble, ndlr] en circuits de proximité, il veut viser toujours plus haut ».
Dans le détail, la nouvelle salle de découpe s’étend sur 750 m², avec une pièce dédiée à la découpe, une salle de transformation, deux laveries, quatre chambres froides, des espaces de stockage, une zone de mise en quartier, plus des locaux sociaux et une salle de formation des bouchers. Le coût de 1,2 million d’euros des travaux a été pris en charge par le Syndicat mixte Alpes abattage1qui regroupe le Département de l’Isère, la Métropole de Grenoble, le Grésivaudan, le Pays voironnais et le Massif du Vercors. à hauteur de 800 000 euros, et par l’État à hauteur de 400 000 euros.
La Métropole et le Département soutiennent les éleveurs
« Nous entendons souvent qu’il faut arrêter de manger de la viande, mais à la Métropole […] nous soutenons la filière d’élevage de qualité sur nos territoires, considérant leur valeur patrimoniale, culturelle, paysagère, et bien sûr alimentaire », a déclaré le président de la Métropole à l’occasion de l’inauguration de la salle de découpe. Et l’élu d’expliquer vouloir limiter la viande agro-industrielle d’importation au profit « d’une consommation plus modérée de viande locale de qualité ».
Quand le collectif antispéciste 269 Libération animale organisait une « Nuit debout » devant l’Abattoir de Grenoble situé au Fontanil-Cornillon. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Même son de cloche du côté du Département. « Quand certains parlent d’abolir la viande de notre assiette, nous lui opposons “choisir la viande dans notre assiette” « , a affirmé son président Jean-Pierre Barbier. Pour qui « maintenir les abattoirs publics […], c’est faire le choix d’investir en faveur des circuits courts, c’est soutenir les petits éleveurs comme les gros, c’est soutenir notre campagne, notre ruralité, nos paysages qui font notre identité ».
Un discours qui ne convaincra sans doute pas les défenseurs de la cause animale. En septembre 2017, le collectif antispéciste 269 Libération animale avait en effet organisé une opération « Nuit debout devant les abattoirs », devant celui du Fontanil-Cornillon, non sans comparer les abattoirs à « des camps de concentration ». Deux ans plus tard, en 2019, c’était des membres de l’association Animal Save qui s’étaient réunis devant les abattoirs pour « témoigner des souffrances animales » et « apporter du réconfort » aux bêtes acheminées.