FOCUS – Les parents d’élèves de l’école des Buttes, à la Villeneuve de Grenoble, se sont réunis, vendredi 15 septembre 2023 au matin, devant l’établissement, pour protester contre la répartition des effectifs. Le rectorat a en effet inscrit un trop grand nombre d’élèves en grande section de maternelle. Mais au lieu de dédoubler la classe avec un enseignant supplémentaire – pour respecter le seuil ministériel de 12 élèves en Rep+1réseau d’éducation prioritaire renforcée -, il a fait monter une poignée d’enfants de chaque classe au niveau supérieur. Une décision ubuesque pour les parents, qui réclament l’ouverture d’une seconde classe de grande section.
« Ça fait plus d’une semaine que je ne dors pas. Mes enfants ne vont pas bien non plus à cause du changement de classe… Mais ils s’en fichent et ils n’assument pas leur erreur. » La voix tremblante, cette mère de trois enfants charge violemment le rectorat. Tout comme le font les autres parents d’élèves rassemblés dès 8 h 45, ce vendredi 15 septembre 2023, à l’entrée de l’école des Buttes, à la Villeneuve de Grenoble. Tous vent debout contre cette « répartition scandaleuse » des effectifs dans les classes.
Si le rectorat concentre aujourd’hui l’essentiel des flèches, c’est parce que tout est parti d’une décision de sa part. La rentrée s’était pourtant déroulée « sans encombres », souligne Guillaume Mandil, parent d’élève et porte-parole désigné de ce collectif informel. « Mais une semaine après la rentrée, un élève supplémentaire a été inscrit dans la classe de grande section, faisant passer l’effectif de 20 à 21 élèves », raconte-t-il.
En Rep+, des classes de 12 élèves en grande section, CP et CE1
Originellement, il y avait donc déjà un hic. Pour les écoles, comme Les Buttes, classées en réseau d’éducation prioritaire renforcée (Rep+), le ministère de l’Éducation nationale recommande en effet des classes de 12 élèves en grande section de maternelle, CP et CE1. Mais avec une subtilité : dans l’académie de Grenoble, les services « appliquent des classes à 17 ou 18, avec une marge de deux élèves environ », précise Guillaume Mandil.
En résumé, « à 20 ça passe, à 21 ça ne passe pas », ironise-t-il. Problème : en inscrivant un élève en trop, le rectorat a commis une erreur mais « a considéré que l’effectif en grande section était trop important et qu’il fallait le revoir ». La solution idoine semblait pourtant claire, pour les parents d’élèves : le dédoublement de la classe pour ne pas dépasser le seuil ministériel de 12 élèves en Rep+.
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