DÉCRYPTAGE – Aléas climatiques, soucis de gestion et nécessaire hausse des prix… Près d’un an après l’inauguration du très attendu Bar Radis grenoblois en octobre 2022, les résultats ne sont pas encore ceux escomptés initialement. Cette première année, « celle où l’on paye les pots cassés », ne décourage toutefois pas le maraîcher en charge du potager pédagogique, lui-même membre fondateur, ni les salariés du bar associatif. Tous restent optimistes quant à l’avenir du projet à moyen terme.
Sur le toit en terrasse de 600 m² du Bar Radis, perché au sommet d’un parking-silo de l’écoquartier Flaubert à Grenoble, les gigantesques tournesols censés préserver du vent le potager pédagogique dominent, imperturbables. Mais Thibaut, l’unique maraîcher à temps plein de ces presque 1 000 m² de terrain, fait la moue.
Thibaut est le seul maraîcher à temps plein sur le potager, même si des bénévoles ou ses collègues salariés lui donnent un coup de main. © Sophie Eymard – Place Gre’net
« Les rafales soufflent entre 50 et 100 km/h », lâche-t-il, d’un air renfrogné. Celles-ci semblent en effet se glisser sans mal à travers l’impressionnante muraille végétale, atteignant par là même les rangées de fruits et légumes. « Nous n’avons appris qu’une fois installés que le vent tournait », rapporte, dépité, ce salarié associé de la Scop1Société coopérative de production qui permet une gouvernance démocratique de l’entreprise Le Bar Radis, qui réunit trois associations : Maltobar, La Tête à l’envers et Cultivons nos toits.
Or, ce jardin géré par Thibaut – précisément 900 m² de maraîchage et 80m² de serre – est censé fournir, à terme, 20% des fruits et légumes du bar restaurant bio et local attenant. Le Bar Radis, qui souhaite pratiquer des « prix accessibles », gère par ailleurs un café associatif et organise des ateliers participatifs gratuits et des évènements. Le tout dans un bâtiment de 380 m² comprenant un bar, une salle de restauration, une cuisine professionnelle et une cuisine « amateure ».
Des erreurs notamment liées à l’image de « vitrine » du potager
L’établissement avait été inauguré en grandes pompes en octobre 2022, la Métro et la Ville de Grenoble ayant soutenu le projet. Des aides justifiées par la vocation sociale du Bar Radis, « favorisant le lien et les bonnes pratiques alimentaires », d’après Margot Belair, adjointe à l’urbanisme de Grenoble.
Un projet soutenu par la Ville de Grenoble et la métropole
La Ville de Grenoble a versé une subvention de 3 000 euros en 2017, dans le cadre de la Biennale des Villes en Transition ainsi qu’une subvention de 5 000 euros dans le cadre de Grenoble Capital Verte.
En ce qui concerne les conditions pour l’occupation du bâtiment, l’appel à projet de la Grande table gagné en 2017 a donné au Bar Radis le droit d’utiliser le fonds de commerce. Locataire du lieu, celui-ci verse 60 000 euros TTC par an2Une somme votée en conseil municipal en 2022. et paie l’intégralité des charges (fluides, taxe foncière …).
Grenoble Alpes Métropole a quant à elle versé au Bar Radis une subvention de 15 000 euros en 2022 pour la création de ce nouveau commerce.
[Encadré ajouté le 13 août à 10 heures, après réception de nouveaux éléments par le Bar Radis3La somme annoncée par le maraîcher de 60 000 euros d’aide de la Ville a en effet été démentie par la direction du Bar Radis]
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5 réflexions sur « Grenoble : Le Bar Radis, restaurant à visée écologique et solidaire, pris en étau entre les faibles récoltes de son potager et l’inflation »
C’est normal ou c’est du copinage que le cuisinier choisi pour le bar radis grassement subventionné par les verts soit un politique de EELV ?
https://www.dailymotion.com/video/xcboi1
La vidéo à 13 ans, et il ne me semble pas qu’il ait été élu…
Bizarre qu un maraicher ne s intéresse pas a la météo.…avant de s installer.…😂
Avec 15 000 € de la Métropole et 60 000 € de la Ville de Grenoble, ça fait combien le prix d’une carotte ? 5 € ?
En subventions ça ne représente pas tant d’argent que ça. D’autre part, c’est un super projet en plus d’être un lieu très accueillant.