VIDÉO – Sélectionné par les Grenoblois en 2015 dans le cadre de la première édition du budget participatif, le projet de Farid Lebdi voit enfin le jour à l’école Anatole France. Inauguré le 4 juillet dernier, le tout nouveau mur végétalisé et les jardins participatifs permettront aux élèves de se familiariser davantage avec la nature et leur environnement.
Farid Lebdi, l’un des lauréats du budget participatif de 2015 et le porteur du projet de végétalisation des écoles, a de quoi être fier. En effet, les jardins participatifs et les colonnes végétales de l’école Anatole France viennent d’être inaugurés le 4 juillet dernier. En tout, une cinquantaine de personnes – des élèves, des parents d’élèves et des membres du corps enseignant – se sont réunies à 17 h 30 pour le lancement de ce projet pédagogique et environnemental. Enthousiastes, les enfants se sont également “mis au vert” lors d’un atelier d’initiation au jardinage.
Marina Girod de l’Ain (représentante de la Ville au conseil d’école), Farid Lebdi (au centre) porteur du projet, et Fabien Malbet (adjoint aux écoles). © Anaïs Mariotti
À cette occasion, des représentants de la Ville de Grenoble ont ouvert les festivités. « C’est un projet qui me tient personnellement à cœur car il comporte une vraie philosophie environnementale. Nous sommes très fiers des initiatives citoyennes qui ont pu être mises en œuvre à travers le vote du budget participatif », assure Fabien Malbet, l’adjoint aux écoles.
Éveiller les plus jeunes au respect de l’environnement
« La mairie de Grenoble m’a permis d’aller au bout de mon idée, grâce au budget participatif. J’ai profité de cette opportunité pour permettre aux enfants de réapprendre des valeurs qui ont été délaissées par l’Éducation nationale » affirme Farid Lebdi, le porteur du projet.
Père de trois enfants, Farid Lebdi a pris la décision de soumettre son idée au vote du budget participatif au cours d’une discussion avec l’un de ses fils. « Je me suis rendu compte que mon fils de quatorze ans ne savait pas réellement d’où viennent nos aliments. Il est pourtant nécessaire que nos enfants sachent que la nourriture ne vient pas de Carrefour ou de Leclerc, mais de la terre ! Ils doivent réapprendre à travailler le sol, pour mieux respecter et protéger la planète », poursuit-il.
Un projet participatif et citoyen
Atelier d’initiation au jardinage, lors de l’inauguration du projet de végétalisation à l’école Anatole France. © Anaïs Mariotti
C’est donc un pari réussi pour Farid Lebdi. Désormais, les élèves de l’école Anatole France participeront aux ateliers de jardinage et de végétalisation. « Je voulais que ces ateliers deviennent un véritable programme scolaire dans les classes, et pas seulement une activité périscolaire », explique-t-il.
Son projet de végétalisation n’a en outre pas seulement pour objectif d’embellir les écoles : « Il faut que les enfants participent à l’entretien du jardin mais aussi aux prises de décisions. » D’ailleurs, les élèves de l’école Anatole France et leurs parents ont pu décider ensemble de la concrétisation de ce projet de végétalisation. Sur 160 participants, 130 avaient finalement décidé de créer des colonnes végétalisées et des potagers participatifs.
Une enveloppe budgétaire de 90 000 euros
En 2015, ce père de famille avait pour objectif initial de végétaliser les cours de récréation souvent grisâtres de dix écoles grenobloises. Pour ce faire, il disposait d’une enveloppe budgétaire qui s’élevait à près de 90 000 euros. « L’idée était de collaborer avec les équipes pédagogiques qui avaient déjà l’envie et la motivation de réaliser un tel projet », explique Fabien Malbet. Car les activités de jardinage nécessitent une forte mobilisation de la part du corps enseignant et périscolaire. « Il fallait aussi réfléchir aux écoles qui en avaient le plus besoin », précise l’élu. Au final trois établissements en ont bénéficié.
Farid Lebdi, lauréat du budget participatif 2015, pour son projet de végétalisation des écoles. © Anaïs Mariotti
En l’occurrence, l’école de la Rampe (secteur 6), Menon (secteur 2) et enfin Anatole France (secteur 3). Soit environ 40 000 euros alloués au fleurissement de ces trois sites. Le reste du budget a été consacré à la création du jardin Happy Hoche, inauguré en avril dernier. Le budget participatif est destiné aux investissements directs, pas aux dépenses de fonctionnement », explique l’adjoint aux écoles.
Un tel budget n’est-il pas trop coûteux pour la Ville ? Pas tellement, si l’on prend en considération les dépenses « invisibles », répond Fabien Malbet. Entre les coûts de l’étude du sol, de la faisabilité, des prestataires externes, de la conception et de l’irrigation etc., les dépenses grimpent vite, assure l’adjoint aux écoles. Il ne reste plus qu’à espérer que les enfants se réjouissent d’apprendre l’art de la main verte.
Anaïs Mariotti