EN BREF – Un collectif de parents d’élèves et enseignants de l’école Marguerite-Tavel, à Fontaine, organisait, ce jeudi 22 juin 2023, un goûter solidaire pour alerter sur la situation d’une famille à la rue avec un enfant. Cette mère d’origine angolaise et son fils de 3 ans, scolarisé dans l’établissement, se retrouvent en effet sans toit depuis le 1er juin. Faute de solution d’hébergement, le collectif se dit prêt à envisager l’occupation de l’école.
La pluie et l’orage les ont contraints à mettre fin prématurément à leur action mais l’objectif était avant tout « d’informer publiquement de la situation ». Réunis au sein du collectif de l’école Marguerite-Tavel, à Fontaine, des parents d’élèves et enseignants ont organisé sur place, ce jeudi 22 juin 2023, un goûter solidaire pour soutenir une famille sans toit, avec un enfant de 3 ans, scolarisé dans l’établissement.
Le collectif de soutien de l’école Marguerite-Tavel, à Fontaine, a organisé un goûter solidaire – avorté par la pluie – jeudi 22 juin 2023 devant l’établissement pour alerter sur la situation d’une famille avec un enfant sans toit. DR
Cette mère d’origine angolaise et son fils sont arrivés en cours d’année scolaire à Fontaine. « La maman nous a informés de leur situation au moment de l’inscription », raconte Marie Magniat, enseignante à l’école Marguerite-Tavel, membre du Réseau éducation sans frontières (RESF) et du collectif. « Au départ, ils étaient hébergés chez un tiers, dans une autre famille, mais ils se sont retrouvés dehors le 1er juin. »
« L’enfant ne va pas bien, il est très fatigué et pleure beaucoup »
Depuis, c’est « le système D » pour la famille. Celle-ci dort où elle peut, à droite à gauche, et doit changer sans arrêt de lieu pour passer la nuit. La mère et son fils se retrouvent ainsi souvent contraints d’effectuer « de très longs trajets » pour se rendre à l’école, souligne Marie Magniat. Conséquences : « L’enfant ne va pas bien. Il est très fatigué et pleure beaucoup », s’inquiète-t-elle.
Des parents et enseignants de l’école se mobilisent pour une mère et son fils de 3 ans, d’origine angolaise, qui se retrouvent à la rue depuis le 1er juin 2023. DR
Le collectif a pourtant « alerté le 115 et la mairie qui a elle-même interpellé la DDETS (Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités) », explique l’enseignante. « Mais pas de retour », déplore-t-elle. « L’hébergement est pourtant un droit inconditionnel », rappellent les parents d’élèves, affirmant que « l’État français ne respecte pas la Convention internationale des droits de l’enfant dont il est signataire ».
« On avance à pas feutrés car à Fontaine, on n’a pas l’habitude d’occuper les écoles comme à Grenoble. On ne sait pas comment réagira la municipalité… »
Le collectif de l’école Marguerite-Tavel inscrit sa mobilisation dans le cadre de « l’Intercollectif des écoles occupées et mobilisées en soutien aux familles sans toit de l’agglomération » – qui regroupe le Dal 38, RESF 38, la FCPE et l’Intersyndicale enfants migrants1Sud, FSU et CNT. D’où une question : va-t-il suivre l’exemple des parents occupant des écoles, à Grenoble, pour mettre à l’abri des familles mal-logées ?
L’option est aujourd’hui clairement sur la table. « Pour l’instant, on a surtout fait des quêtes d’objets d’hygiène, de vêtements, qui ont bien marché », indique Sakina Mellah, parent d’élève. « Mais on doit se réunir bientôt pour réitérer nos demandes. Et l’occupation est envisagée. »
Marie Magniat confirme : « On arrive un peu au bout de ce qu’on peut faire donc oui, on y songe. Mais on avance à pas feutrés car à Fontaine, on n’a pas l’habitude d’occuper les écoles comme à Grenoble. On ne sait pas comment réagira la municipalité… »