EN BREF – Le collectif fontainois de soutien aux familles sans toit interpelle la Ville de Fontaine depuis décembre 2022 sur la situation de deux familles sans-abri, dont les enfants sont scolarisés à l’école Paul-Langevin et au collège Jules-Vallès. Après un rassemblement le 25 mars 2023 pour demander la réquisition de logements municipaux vides, une délégation de parents d’élèves, habitants et enseignants s’est rendue au CCAS mercredi 5 avril. Mais la mairie a refusé de leur répondre, selon le collectif, qui l’accuse d’avoir envoyé la police municipale pour les déloger.
Le collectif fontainois de soutien aux familles sans toit ne relâche pas la pression. Depuis plus de trois mois, ces parents d’élèves, habitants et enseignants, soutenus par RESF et la FCPE, affirment alerter en vain la Ville de Fontaine et le CCAS sur la situation de deux familles mal logées1d’origines albanaise et nigérienne, dont une partie des enfants sont scolarisés à l’école Paul-Langevin et au collège Jules-Vallès. Mais « la seule réponse de la mairie aux questions de notre délégation a été l’intervention de la police municipale », dénoncent-ils, dans un communiqué envoyé jeudi 6 avril 2023.
Une délégation de parents d’élèves, habitants et enseignants s’est rendue, le 5 avril 2023, au CCAS de Fontaine en espérant y rencontrer le maire ou l’élue à la cohésion sociale. © Collectif fontainois de soutien aux familles sans toit
L’accusation fait référence à la réaction de la municipalité, la veille, lorsqu’une délégation s’est rendue au CCAS de Fontaine. L’objectif était « d’obtenir des réponses précises ou a minima un rendez-vous très prochain » avec le maire Franck Longo ou l’adjointe à la solidarité, cohésion sociale et lutte contre les discriminations Monique Kassiotis, annonçait le collectif en amont.
Le collectif a listé ses différentes pistes pour l’hébergement des familles
Cette action suivait le rassemblement organisé le 25 mars, rue Yves-Farge, devant la « barre Cachin ». Un bâtiment municipal comportant des logements vides dont le collectif demande la mise à disposition, afin d’héberger ces deux familles. Mais la Ville a rejeté cette proposition, arguant d’un projet immobilier à l’étude, qui impliquerait la démolition de l’immeuble.
Le collectif avait déjà organisé un rassemblement, le 25 mars 2023, devant la « barre Cachin », un bâtiment municipal comportant des logements vides dont il réclame la réquisition. © Collectif fontainois de soutien aux familles sans toit
Non convaincus par l’argumentaire de la municipalité, les parents d’élèves ont de nouveau interpellé le maire et son adjointe ainsi que la directrice du CCAS. Ceci dans un mail récapitulant les différentes pistes déjà avancées : la « barre Cachin » donc, mais aussi le recensement des logements sociaux vacants, les discussions avec Un toit pour tous ou encore les travaux de rénovation de la Chauve-souris, ex-centre d’hébergement hivernal actuellement inutilisé. Autant de « questions précises et urgentes » que le collectif souhaitait aborder avec les interlocuteurs précités en se déplaçant au CCAS.
La Ville accusée d’avoir « appelé la police municipale pour déloger la délégation »
Mais aucun des trois n’était présent sur place, mercredi 5 avril. À la place, la délégation a rencontré une collaboratrice de cabinet, qui « a refusé de [les] contacter » et « n’a pas non plus accepté de les appeler pour convenir d’un rendez-vous dans les jours qui viennent ».
« Elle a préféré appeler la police municipale pour déloger la délégation », accusent les membres du collectif, qui lui reprochent également de leur avoir « renvoyé la responsabilité de la situation ». « Nous prenons acte que la mairie persiste dans son refus de prendre part activement à la solidarité pourtant élémentaire avec les familles sans logement », déplore ainsi la délégation. Avant de demander à nouveau « la mise à l’abri immédiate des familles sans toit par la mairie ».