FOCUS – Le collectif de soutien aux écoles occupées de l’agglomération grenobloise, soutenu par plusieurs associations1Dal 38, Cisem, FCPE, Intersyndicale enfants migrants, RESF, organisait un rassemblement devant la Maison du Département, ce mercredi 17 mai 2023, à Grenoble. Objectif : interpeller les élus et les institutions sur le manque de logements d’urgence et la situation des enfants et familles dormant à la rue. Une lettre ouverte a été remise à cette occasion au président du Département Jean-Pierre Barbier, en charge de la protection de l’enfance.
« Un toit, c’est un droit ; un toit, c’est la loi ! » Le slogan habituel des manifestations pour le droit au logement a de nouveau retenti devant la Maison du Département, à Grenoble, ce mercredi 17 mai 2023. Sur place, une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel du collectif de soutien aux écoles occupées de l’agglomération grenobloise et de la galaxie d’associations gravitant autour. Avec des mots d’ordre qui, là aussi, se répètent à chaque mobilisation, pour dénoncer la situation des enfants à la rue.
Une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés devant la Maison du Département, mercredi 17 mai 2023, à l’appel du collectif de soutien aux écoles occupées, pour interpeller les institutions sur la situation des enfants et familles à la rue. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Le collectif évalue en effet à près de 400 le nombre d’enfants qui, en Isère, « dorment actuellement à la rue ou dans des conditions d’extrême précarité : voitures, squats, hébergements provisoires… » Depuis plusieurs mois, des parents et des enseignants se sont donc mobilisés pour mettre à l’abri ces élèves sans toit et leurs familles dans des écoles.
« Que va-t-il advenir de ces familles à l’approche de l’été ? »
Un mouvement lancé en septembre 2022 et qui s’est amplifié au fil de l’année scolaire. Actuellement, sept écoles sont ainsi toujours occupées dans l’agglomération grenobloise. « Nous n’acceptons pas de voir nos élèves, les camarades de classes de nos enfants, venir en classe après une ou deux nuits dehors, ou avec la peur au ventre de se retrouver sans toit du jour au lendemain », explique les membres du collectif.
Thibaut Michoux, membre du RESF et du collectif, et Moïsander, militant du Dal, ont souligné les difficultés pour maintenir l’occupation des écoles à l’approche des vacances d’été. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Problème : avec l’arrivée prochaine des vacances estivales, l’occupation des écoles va devenir très compliquée, pour ne pas dire presque impossible dans certains établissements. « Les parents comme les enseignants, nous n’avons pas la même disponibilité pendant l’été. C’est déjà épuisant en période scolaire », souligne Thibaut Michoux, parent d’élève membre de RESF et du collectif. D’où sa question : « Que va-t-il advenir de ces familles à l’approche des grandes vacances ? »
« Un enfant qui dort à la rue ou dans un squat, parfois dès sa naissance, ne serait donc selon vous pas en danger ? »
Dénonçant l’inaction des pouvoirs publics, « alors qu’il y a en Isère 3 000 logements vides », les manifestants n’avaient pas choisi la Maison du Département par hasard. La protection de l’enfance relevant de sa compétence, ils ont en effet déposé dans la boîte aux lettres du bâtiment une lettre ouverte destinée à Jean-Pierre Barbier, président du Département.
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