FOCUS – Le tribunal correctionnel de Grenoble jugeait, mercredi 14 juin 2023, la plainte pour diffamation intentée par le Dr Hervé Vouaillat contre Jean-Marc Morandini1ainsi que l’ancien directeur général de NRJ 12 et deux sociétés de production. L’animateur a en effet diffusé dans une émission sur NRJ 12, en 2020, le témoignage d’un homme victime d’une erreur médicale, attribuée à tort au chirurgien orthopédiste grenoblois, mis en examen pour des suspicions d’opérations injustifiées sur une quarantaine de patients. Le parquet a requis 10 000 euros d’amende à l’encontre de Jean-Marc Morandini et des montants assez élevés également pour les autres prévenus. Le jugement a été mis en délibéré au 9 août 2023.
Ce sont les deux personnalités médiatiques de l’affaire mais aucun des deux hommes n’était présent, ce mercredi 14 juin 2023, à la barre du tribunal correctionnel de Grenoble, ni même sur les bancs de la salle d’audience. Le Dr Hervé Vouaillat fuit en effet les rendez-vous publics tandis que Jean-Marc Morandini comparaissait déjà à Paris, depuis la veille, pour « harcèlement sexuel ». C’est en donc en leur absence qu’était jugée la plainte pour diffamation intentée par le premier à l’encontre du second.
Me Bernard Boulloud, avocat du Dr Vouaillat, affirme que l’interview mise en cause n’avait rien à faire dans le reportage. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Depuis près de quatre ans, le Dr Vouaillat est pourtant plus habitué à figurer de l’autre côté de la barrière. Le chirurgien orthopédiste grenoblois a été mis en examen, le 10 juin 2020, pour « homicide involontaire » sur deux patients et « blessures involontaires » sur 42 autres – la justice ayant invalidé les mises en examen pour 32 plaignants supplémentaires. Des victimes que le praticien est soupçonné d’avoir opérées « sans justification médicale », dans les années 2010.
Il ne s’agissait ni du bon médecin ni du bon établissement
Mais ce mercredi après-midi, c’est une affaire dans l’affaire que devait examiner le tribunal correctionnel. Ceci, après deux renvois successifs – l’audience était prévue initialement le 19 janvier 2023, puis le 22 mars. Et avec quatre prévenus répondant de diffamation : Jean-Marc Morandini donc, mais aussi Guillaume Périer, directeur général de NRJ 12 au moment des faits, et les deux sociétés de production « Ne zappez pas ! » et Carson Prod.
Jean-Marc Morandini, ancien présentateur de « Crimes et faits divers », est accusé de diffamation par le chirurgien grenoblois. © Gyrostat (Wikimedia, CC-BY-SA 4.0)
En cause, un reportage diffusé sur NRJ 12, le 5 octobre 2020, dans l’émission Crimes et faits divers, alors présentée par Jean-Marc Morandini2qui ne présente plus l’émission depuis son départ de NRJ 12, en juillet 2022, mais reste producteur. Le sujet du jour ? Les erreurs médicales. L’animateur introduisait ainsi le témoignage d’un patient opéré de la mauvaise hanche par un chirurgien grenoblois, assimilé à un certain « Dr V. » et qualifié de « chirurgien de l’horreur » ou de « boucher ».
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