FLASH INFO – Trois nouvelles structures iséroises ayant accueilli des harkis au lendemain de la Guerre d’Algérie peuvent donner lieu aujourd’hui à des demandes de réparation. Lundi 15 mai 2023, le gouvernement a en effet élargi le périmètre de la loi « portant reconnaissance de la Nation envers les harkis », adoptée pour sa part en février 2022.
Le 20 septembre 2021, le président de la République avait demandé pardon aux harkis, des « combattants abandonnés […] qui ont subi les camps, la prison, le déni ». « En privant les anciens combattants, leurs femmes, leurs enfants de leurs libertés fondamentales […], La France leur a lâché la main et leur a tourné le dos. Face à ceux qui l’avaient loyalement servi, notre pays n’a été fidèle ni à son Histoire ni à ses valeurs », avait déclaré Emmanuel Macron.
Un discours qui ouvrait la voie à des réparations, avec un première liste recensant plus de 70 structures d’accueil permettant aux personnes y ayant séjourné entre le 20 mars 1962 et le 31 décembre 1975 d’obtenir « réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles, du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie ». La loi concerne également les conjoints et enfants des harkis accueillis dans les structures en question.

En complément de l’élargissement de la liste des structures d’accueil pouvant donner lieu à des réparations, le gouvernement a mis en ligne le 15 mai 2023 un site officiel dédié à la mémoire des harkis.
En Isère, seul le site de Roybon était mentionné dans la première liste, et plus précisément les structures Roybon 1 et Roybon 2. L’élargissement de la liste ouvre également droit à réparation aux personnes accueillies sur la structure Roybon 3. Mais aussi aux harkis ayant séjourné au centre d’hébergement de Chapareillan et dans les baraquements et logements Sonacotra-SNCF de Grenoble, situés rue des Martyrs.
La liste pourrait encore s’étendre, notent les services de l’État. « Les sites non retenus […] feront l’objet de nouvelles expertises, le travail de reconnaissance et de réparation, voulu par le président de la République, étant appelé à se poursuivre », indiquent-ils. En complément, un site pour « mieux faire connaître l’histoire des Harkis et de leur engagement au service de la Nation » a été mis en ligne par le gouvernement.


