FLASH INFO – Alors que le service de chirurgie pédiatrique du CHU Grenoble-Alpes fait face à des arrêts-maladie massifs et reporte (au moins) une centaine d’opérations, le Collectif des chirurgiens de l’enfant tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre « co-rédigée et validée par l’ensemble des chirurgiens de l’enfant », les praticiens veulent « alerter sur la crise grave que traverse le bloc opératoire pédiatrique de l’Hôpital Couple-enfant, seul bloc d’expertise et de recours de l’agglomération grenobloise et de l’arc alpin ».
Si la situation du service s’est subitement dégradée le 24 avril 2023, quand huit infirmiers se sont mis en arrêt-maladie pour cause « d’épuisement », le collectif considère que les problèmes remontent à bien avant. « Nous déplorons que depuis 2 ans, le bloc de chirurgie pédiatrique ne fonctionne qu’à 65% de sa capacité, pour assurer les interventions programmées ainsi que les urgences », dénoncent les chirurgiens. En cause ? « Des difficultés de recrutement d’Ibode1Infirmier de bloc opératoire diplômée d’État. en lien avec une attractivité et des moyens insuffisants alloués à la pédiatrie ».
Un « manque de personnel combiné à la demande croissante de soins chirurgicaux programmés et d’urgence [qui] a provoqué un étouffement du système et un épuisement », poursuit la lettre. Et le collectif d’avertir : « La situation est grave car nous n’avons plus les moyens de réaliser les interventions chirurgicales programmées ni de maintenir un accès aux soins équitable pour l’ensemble de nos patients ».
« Sans moyens restaurés et consolidés rapidement, nous ne pourrons pas retrouver une activité normale avant plusieurs mois. Les patients déprogrammés tout comme les nouveaux patients vont devoir être programmés sur des plages opératoires déjà saturées », expliquent encore les chirurgiens. Pour qui ce « fonctionnement dégradé […] impose un tri, priorisant certaines interventions et allongeant le délai pour d’autres, [les] confrontant à des limites éthiques insupportables dans l’exercice de [leur] métier ».
La lettre du collectif se conclut par plusieurs demandes à la direction du CHU. Parmi lesquelles, « une saisine du Comité consultatif national d’éthique », « un renfort de l’équipe d’Ibode du bloc pédiatrique », « une sanctuarisation du temps de travail des Ibode en place au bloc pédiatrique », « une aide de l’ensemble des blocs du Chuga mais aussi des autres établissements publics et privés du territoire », et « un engagement institutionnel sur la pérennité d’un encadrement adapté pour les équipes d’Ibode ».


