EN BREF – L’association Addictions France Isère organisait une journée portes ouvertes mardi 4 avril 2023 dans ses locaux grenoblois, cours Berriat, où elle a emménagé deux mois plus tôt. L’occasion de rappeler les missions de cette structure qui – c’est une spécificité départementale – se consacre uniquement à la prévention auprès d’un public varié.
Journée pas comme les autres pour l’association Addictions France Isère, le mardi 4 avril. Son équipe organisait en effet une journée portes ouvertes dans ses nouveaux locaux, cours Berriat à Grenoble. L’association était jusque-là située rue de la Paix, dans le quartier des Antiquaires. Depuis la mi-janvier, elle occupe un espace plus adapté à la hausse de ses effectifs et aux nouveaux projets qu’elle développe.
Fondée il y a plus de 150 ans, Addictions France est avant tout une association gestionnaire de centres médico-sociaux dédiés à l’addictologie (Csapa), répartis sur l’ensemble du territoire national. Ce n’est pourtant pas le cas en Isère, où elle se consacre uniquement à la prévention. D’autres acteurs sur le département gèrent, pour leur part, des centres d’accueil des publics ou de leur entourage, à commencer par le Centre hospitalier Alpes-Isère.
Des missions de prévention auprès de publics variés
Pourquoi cette spécificité iséroise ? Tout simplement parce que l’ARS ne finance que l’action prévention de l’association sur le département, explique Florence Destin, sa directrice Isère-Savoie. L’Agence régionale de santé compte en effet parmi les premiers financeurs de la structure, aux côtés de la Midelca. Les collectivités ou intercommunalités financent, quant à elles, Addictions France sur d’autres missions spécifiques.
Florence Destin, directrice de l’association Addictions France Isère et Savoie. © Florent Mathieu – Place Gre’netLe champ d’intervention est large, depuis les scolaires jusqu’aux missions locales, en passant par les structures d’insertion, les services jeunesse des collectivités, l’école de la seconde chance, voire les milieux carcéraux.
L’association s’adresse aux professionnels, « pour qu’ils puissent monter en compétences et mieux agir ou réagir quand leur public fait face à des problèmes de consommation », décrit Florence Destin. Mais elle s’adresse aussi directement aux publics en question, de façon collective, par le biais d’outils pédagogiques ou d’animations ludiques.
Les personnes désirant de l’aide peuvent-elles pousser la porte d’Addictions France ? Oui, répond la directrice. Si elles ne sont pas prises en charge directement par l’association, celle-ci pourra les conseiller et les orienter. « On leur donne toutes les informations et on les renvoie vers les centres », indique Florence Destin. Qui, toutefois, a bien conscience de la longueur des délais pour y obtenir une place.
L’association fait face à de nouvelles consommations
Si l’addiction la plus fréquente concerne l’alcool, suivie par le tabac et le cannabis, Florence Destin insiste sur le fait que l’association traite toutes les addictions, qu’elles soient liées à un produit ou de nature comportementale. Le jeu d’argent, le pari sportif, voire l’addiction à la pornographie en ligne font partie de ses sujets. Une attention toute particulière se porte aussi sur les nouvelles consommations.
Les documents proposés par Addictions France à l’occasion de ses portes ouvertes témoignent de la diversité des addictions dont s’occupe l’association. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Exemple ? Le protoxyde d’azote, un gaz hilarant qui fait beaucoup parler de lui. Une collectivité s’est d’ailleurs tournée vers l’association après avoir observé une consommation du produit dans certains secteurs. « Les services de police étaient un peu démunis, trouvaient des cartouches vides dans les parcs ou les espaces publics… Des jeunes se sont engouffrés là-dedans », décrit la directrice.
Un autre cheval de bataille concerne enfin le respect de la loi Évin, que les alcooliers contournent parfois pour proposer des produits attractifs pour les jeunes. Les paris sportifs sont également en cause. « On œuvre beaucoup pour faire respecter les publicités dans les événements sportifs, chez les influenceurs, dans les placements de produits… Ça va être un grand combat de l’association », conclut Florence Destin.