REPORTAGE VIDÉO - Entre 10 000 et 26 000 personnes ont manifesté ce jeudi 6 avril 2023 à Grenoble, à l'occasion de la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Si le défilé s'est déroulé dans le calme, la police a toutefois fait usage de gaz lacrymogène lorsqu'une centaine de manifestants ont quitté le cortège officiel pour partir en manifestation sauvage. Avant cela, la journée avait débuté par des blocages dans plusieurs lycées et établissements d'enseignement supérieur de l'agglomération.
Jour après jour, semaine après semaine, les opposants à la réforme des retraites poursuivent leurs actions pour obtenir le retrait du texte. Après l'échec de la réunion à Matignon, mercredi 5 avril 2023, avec la Première ministre - qui a opposé aux syndicats une fin de non-recevoir -, l'intersyndicale appelait à une onzième journée de mobilisation ce jeudi 6 avril. À Grenoble, 10 000 (selon la police) à 26 000 personnes ont ainsi manifesté entre le cours Jean-Jaurès et la place de Verdun.
© Joël Kermabon - Place Gre'net
Le point d'orgue d'une journée qui a débuté, comme souvent, par des blocages dans différents lieux de l'agglomération. Et ce, notamment chez les lycéens, de plus en plus mobilisés ces dernières semaines. Peu après 7 heures, des élèves grévistes ont ainsi bloqué, avec des poubelles, les entrées des lycées des Eaux-Claires et Stendhal, à Grenoble, et du lycée Pablo-Neruda, à Saint-Martin-d'Hères.
© Joël Kermabon - Place Gre'net
D'autres blocages étaient également organisés dès le début de la matinée, notamment par les étudiants en travail social de l'école Ocellia1anciennement IFTS (Institut de formation en travail social), à Échirolles. Idem sur le campus de Saint-Martin-d'Hères où les accès aux bâtiments DLST (Licence sciences et technologies) et ARSH (Arts et sciences humaines) étaient barrés. Ou encore à l'École supérieure d'art et design (Esad) de Grenoble, dont les étudiants ont rejoint depuis le 20 mars le mouvement national d’occupation des écoles de la culture.
Les postiers poursuivent leur grève reconductible
Dans les autres secteurs, la grève reconductible débutée le 22 mars par les facteurs, sur le centre courrier de Grenoble Chavant, s'étend désormais au bureau de poste Lionel-Terray, au Village olympique. Les postiers grévistes se sont ainsi rassemblés devant la poste Chavant où ils ont tenu une assemblée générale, à l'appel de Sud PTT Isère-Savoie.
Les facteurs, en grève reconductible, se sont rassemblés devant la Poste Chavant où ils ont organisés une "AG ouverte", à l'appel de Sud PTT. © Solidaires Isère
Outre le retrait de la réforme des retraites, ceux-ci soutiennent aussi des revendications plus spécifiques. Les agents réclament en effet, précise le syndicat, "l'arrêt immédiat des tournées sacoches et le retour aux tournées traditionnelles", "la transformation des contrats précaires (CDD, intérim) en CDI", ou encore "l'arrêt des procédures disciplinaires à l’encontre des factrices et facteurs".
Les jeunes encore en tête de cortège pour cette onzième journée de mobilisation
Tous les grévistes de ces différents domaines ont ensuite convergé vers le croisement de l'avenue Alsace-Lorraine et du cours Jean-Jaurès, où était donné le départ de la manifestation, vers 14 heures. Comme lors des derniers défilés, étudiants et lycéens se sont de nouveau positionnés en tête de cortège, aux côtés des représentants de l'intersyndicale iséroise.
Comme les lycéens, les étudiants sont aussi de plus en plus présents dans les cortèges, à Grenoble comme ailleurs. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Les manifestants se sont dirigés vers la place de Verdun, en passant par les grands boulevards, trajet désormais traditionnel de la plupart des manifestations grenobloises. Un défilé dans le calme et sans incidents, du moins sur le parcours annoncé. Car une centaine de personnes ont quitté le cortège officiel, peu après 16 heures, pour partir en manifestation sauvage en direction de la Caserne de Bonne.
Un début de manifestation sauvage avorté par les gaz lacrymogènes
Mais les policiers sont rapidement intervenus en faisant abondamment usage de grenades lacrymogènes pour repousser ces manifestants. D'après certains témoignages, les gaz lacrymogènes se seraient même étendus jusqu'à la cour de l'école Jules-Verne et au jardin Hoche, contraignant des enfants à se mettre à l'abri. La police ne s'est, pour l'heure, pas exprimée à ce sujet. En revanche, elle indique que des poubelles ont été incendiées et quelques vitrines de banques et assurances brisées sur le trajet.
A chaque manifestation, de nombreuses pancartes affirment que les femmes seront les premières victimes de la réforme des retraites. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Dans le même temps, la tête de cortège arrivait sur la place de Verdun où les syndicats avaient disposé leurs stands, à l'instar des semaines précédentes. Plusieurs centaines de personnes sont ainsi restées sur la place au terme de la manifestation, avant de disperser progressivement entre 17 h 30 et 18 heures. Et de se donner rendez-vous pour la prochaine journée de mobilisation interprofessionnelle, jeudi 13 avril.
Avec Joël Kermabon
La réforme des retraites sous la loupe des mathématiques
En amont de la manifestation grenobloise, des chercheurs et enseignants-chercheurs de l'Institut Fourier2Le laboratoire de mathématiques de l'Université Grenoble Alpes et du CNRS., mobilisés contre la réforme des retraites, ont organisé une rencontre à destination du grand public, place Victor-Hugo. Leur objectif ? Revisiter sous la loupe des mathématiques, les différents modèles théoriques qui auraient pu se voir appliqués à la réforme d'Élisabeth Borne analysés du point de vue scientifique. Une manière pour le Pr Hervé Pajot, chercheur de l'institut qui animait l'atelier, de sensibiliser les gens et de montrer que l'université, elle aussi, se mobilise contre le modèle imposé à coup de 49-3 par le gouvernement.
© Joël Kermabon - Place Gre'net Ainsi, l'assemblée générale des personnels de l'Institut Fourier affirme-t-elle « s'opposer à la loi de finances rectificative portant sur les retraites et à son passage en force.[...] malgré l'opposition d'une grande majorité de la population ».
L'AG dénonce « les mensonges en série » du gouvernement
L'AG souligne en outre le caractère injuste et l'impact négatif du recul de l'âge légal de départ et de l'allongement de la durée de cotisation sur l'ensemble de la population, en particulier les femmes et le personnel de catégorie C. Et affirme que les difficultés actuelles de l'ESR3Enseignement supérieur et de la recherche. - raréfaction des postes et précarité de nombreux personnels - se verront accentuées par cette réforme. Les scientifiques dénoncent par ailleurs « les atteintes au droit à manifester, les violences et intimidations policières et les mensonges en série du gouvernement qui sont en totale contradiction avec les valeurs de l'Université ».
Une réflexion sur « Réforme des retraites : entre 10 000 et 26 000 manifestants à Grenoble pour la onzième journée de mobilisation »
Bientôt les écoles primaires défileront au son du pipeau de la CGT qui leur expliquera leur droit à un salaire pour aller étudier, la retraite méritée dès 60 Ans.
Les représentants des travailleurs sous la loupe des mathématiques, les différents modèles tous théoriques par des profs de maths qui vivent dans le monde quantique.
Avec chatGPT , on réussira aux exams et pis , on se cherchera du travail intellectuel pour continuer à être indispensable dans une administration.