REPORTAGE VIDÉO - Entre 20 500 (selon la police) et 53 000 manifestants (selon les syndicats) ont défilé ce mardi 7 mars 2023 à Grenoble, pour la sixième journée d'action contre la réforme des retraites. Soit la plus forte mobilisation depuis le début du mouvement de contestation. Une journée marquée par ailleurs par de nombreux blocages et piquets de grève, dans différents secteurs.
L'intersyndicale iséroise2CGT, CFDT, FO, FSU, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, CNT, UEG, Unef, MNL et IEL appelait, comme partout dans l'Hexagone, à "mettre la France à l'arrêt", mardi 7 mars 2023, pour la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Une date cochée depuis des semaines par les syndicats et manifestants, qui en faisaient un vrai test dans leur bras de fer engagé avec le gouvernement.
À Grenoble, le succès a en tout cas été au rendez-vous, à en juger par la marée humaine ayant défilé entre la gare et l'anneau de vitesse du parc Paul-Mistral. La manifestation a ainsi réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes, entre 20 500, selon la police, et 53 000, selon les syndicats. Soit la plus forte mobilisation grenobloise depuis le début du mouvement de contestation de la réforme des retraites.
Brassage générationnel au sein du cortège
Pas d'incidents à signaler mais une ambiance tout aussi bon enfant que déterminée et revendicative. Avec un leitmotiv, résumé par Marc, fonctionnaire territorial : "Non au report de l'âge légal à 64 ans et non à l'allongement de la durée de cotisation. On ne transige pas sur les 60 ans : nos aïeux se sont battus pour cet acquis social, pas question de lâcher là-dessus !"
Des salariés et travailleurs de nombreux secteurs professionnels ont participé à la manifestation contre la réforme des retraites, dont des livreurs Uber Eats et Deliveroo, rassemblés sous les couleurs de la CGT. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Dans le cortège, un élément saute aux yeux : le brassage générationnel, avec des lycéens et étudiants côtoyant des retraités et des salariés actifs. "Ça fait plaisir de voir autant de jeunes se mobiliser", se félicite Gisèle, retraitée. "Je ne me bats pas pour moi – j'ai la chance d'avoir une retraite convenable – mais pour mes enfants et surtout mes petits-enfants."
Comme souvent, les manifestants ont rivalisé d'imagination pour concocter leurs pancartes et affiches. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Hors de question en effet de "partir avec une retraite de misère", assène Sélim, quadragénaire salarié dans la métallurgie, qui se dit "déjà cassé par toutes ces années de travail et ne [se voit] pas tenir jusqu'à 64 ans". D'où la forte motivation des manifestants qui, pour certains, avaient déjà participé à des blocages ou piquets de grève depuis le lever du jour, avant de se rendre à la manifestation.
Les dépôts de trams bloqués à Gières et Eybens
Dès 4 h 30, un groupe d'une soixantaine de personnes, réunissant des syndicalistes Force ouvrière (FO) et des militants autonomes, a bloqué le dépôt de tramways de Gières, tandis que d'autres militants syndicaux faisaient de même au dépôt d'Eybens. Une action qui a permis d'empêcher le départ de tous les trams A, B, C, D et E, durant une partie de la matinée. "Bloquer les flux, c'est fondamental pour paralyser l'économie et libérer les salariés dont le cadre de travail ne permet pas de faire grève", expliquent des participants.
Entre 60 et 70 personnes (syndicalistes FO et militants autonomes) ont bloqué le dépôt de trams de Gières dès 4 h 30, mardi 7 mars 2023. © FO M-Tag
Sur le réseau M-Tag, l'appel à la grève reconductible lancé, jeudi 2 mars, par l'intersyndicale (FO, Unsa-Saps, CFE-CGC, CFDT) a d'ailleurs été massivement suivi, à plus de 80 % selon FO. Depuis la levée des blocages, vers 10 heures, trois lignes sur cinq restent ainsi à l'arrêt, aucun tram ne circulant sur les lignes C, D et E. Quant aux lignes A et B, les fréquences, aux heures de pointe, sont respectivement d'une rame toutes les 14 minutes et toutes les 10 minutes. D'importantes perturbations sont par ailleurs signalées sur les lignes de bus.
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