EN BREF – La dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites s’est achevée par quelques tensions, à Grenoble, lorsqu’une centaine de manifestants ont tenté de partir en manifestation sauvage, ce mardi 28 mars 2023, en début de soirée. Si les incidents sont restés limités par rapport à la semaine précédente, plusieurs poubelles ont néanmoins été incendiées, tandis que la police a fait usage de gaz lacrymogène. Deux personnes ont par ailleurs été interpellées pour « outrage et rébellion ».
Après les soirées très agitées des 21 et 23 mars 2023, marquées par de nombreux heurts et feux de poubelles, les autorités redoutaient un scénario identique ce mardi 28 mars, au terme de la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Finalement, un départ en manifestation sauvage a bien eu lieu en début de soirée. Mais la tentative a été rapidement avortée et les incidents sont restés relativement limités, au regard des précédents.
Plusieurs poubelles ont été incendiées sur l’avenue Jean-Perrot et, comme ici, sur le boulevard des Diables Bleus. © Manuel Pavard – Place Gre’net
L’imposant dispositif policier quadrillant la place de Verdun, lieu d’arrivée de la manifestation officielle, et les rues adjacentes avait de quoi décourager les habituels participants aux défilés nocturnes. Ces derniers s’étaient donc donné rendez-vous à quelques encablures, à proximité du parc Paul-Mistral, vers 20 h 30.
Gaz lacrymogènes, poubelles incendiées et poursuite dans le parc
Le cortège s’est élancé en direction de la place Pasteur, via l’avenue Jean-Perrot et le boulevard des Diables Bleus. Mais celui-ci s’est presque immédiatement heurté à la police, qui avait visiblement pour consigne de tuer dans l’œuf toute manifestation sauvage. Les forces de l’ordre ont ainsi fait usage de gaz lacrymogènes dès les premières minutes.
La police était présente en nombre tout au long de la soirée, aux alentours du parc Paul-Mistral comme dans le centre-ville. © Manuel Pavard – Place Gre’net
« On s’est fait gazer au bout de 100 mètres, on était encerclés de partout », raconte une manifestante. Un groupe a alors érigé des barricades et incendié plusieurs poubelles sur l’avenue Jean-Perrot, notamment au niveau du croisement avec l’avenue Albert‑1er-de-Belgique et devant la station-service Eni. Bloqués par le cordon de policiers avant de pouvoir arriver sur la place Pasteur, la plupart des manifestants se sont repliés vers le parc Paul-Mistral.
Les pompiers sont intervenus à plusieurs reprises pour des feux de poubelles dans les rues bordant le parc Paul-Mistral. © Manuel Pavard – Place Gre’net
La police s’est ensuite lancée à leur poursuite, entourant le parc et cernant tout le quartier. Avant un jeu du chat et de la souris qui a continué durant près d’une heure, entrecoupé de quelques incidents sporadiques dans le quartier.
Interpellations pour « outrage et rébellion »
Les forces de l’ordre ont par ailleurs procédé à deux arrestations. Une personne a ainsi été interpellée pour « outrage et rébellion » sur l’avenue Albert‑1er-de-Belgique, ainsi qu’un autre manifestant, square du Docteur Martin, peu après 22 h 30, pour les mêmes motifs.
Un manifestant a été interpellé par la police au niveau du square du Docteur Martin, peu après 22 h 30, officiellement pour « outrage et rébellion ». © Manuel Pavard – Place Gre’net
Cette dernière interpellation s’est déroulée sous les huées et quolibets des quelques témoins présents. Lesquels dénonçaient une arrestation « abusive », contestant les insultes invoquées par la police. Après un face-à-face verbal entre un petit groupe de manifestants et les policiers – en nombre supérieur après l’arrivée des renforts -, ces derniers ont fini par quitter les lieux. Vers 23 heures, le calme était revenu dans les rues grenobloises.