REPORTAGE VIDÉO - Mobilisés tout au long de la semaine, les étudiants de l'École nationale supérieure d'architecture de Grenoble (Ensag) ont monté un mur en briques, vendredi 10 mars 2023, rue Félix-Poulat, en plein centre-ville de Grenoble. Une action symbolique pour dénoncer le manque de moyens et les conditions d'études dans les écoles d'architecture françaises. Mais également pour représenter l'impasse actuelle sur le dérèglement climatique, à l'occasion de la grève pour le climat du 10 mars.
On les a vus toute la semaine dans les rues de Grenoble. Mardi 7 mars 2023 pour la manifestation contre la réforme des retraites, le 8 mars lors du défilé pour les droits des femmes, le jeudi dans le cortège étudiant partant du campus... Et ce vendredi 10 mars, rue Félix-Poulat où leur mur en briques érigé collectivement n'a pas manqué d'attirer l'attention des passants. Autant d'actions illustrant le ras-le-bol mais aussi la détermination des étudiants de l'École nationale supérieure d'architecture de Grenoble (Ensag).
© Joël Kermabon - Place Gre'net
Comme dans sept autres des vingt Écoles nationales supérieures d'architecture (Ensa) françaises, les cours sont en effet banalisés dans l'établissement grenoblois depuis le début de la semaine, afin de faciliter la mobilisation des étudiants. "On subit depuis trop longtemps une sous-dotation structurelle dans les écoles publiques d'architecture", explique Robinson Rossi, membre du collectif Ensag en lutte et secrétaire général du syndicat Représentation étudiante et revendications - architecture (RER-A).
"Carence de moyens" et "culture de la charrette"
"Un mouvement s'est lancé à partir de l'Ensa de Normandie où la rentrée n'a pas pu avoir lieu, faute de personnel administratif et suite à un énorme surmenage des enseignants", poursuit l'étudiant. Une situation commune à toutes les écoles et qui rencontre "un écho chez les étudiants", souligne-t-il. "Nous aussi, on subit au quotidien cette carence de moyens qui impacte la qualité de l'enseignement et celle des locaux, assez dégradés, notamment à Grenoble."
Les étudiants de l'Ensag ont conclu leur semaine de mobilisation par une "action de visibilisation" : un mur en brique érigé en plein milieu de la rue Félix-Poulat, vendredi 10 mars 2023. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Globalement, déplore Robinson Rossi, "les conditions d'études en école d'architecture sont assez difficiles, très marquées par la culture de la charrette qu'on essaye de dénoncer". Une référence à cette tradition faisant des ravages chez les étudiants en architecture et désignant la surcharge de travail jusqu'à l'épuisement, vue comme une sorte d'institution dans les Ensa.
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