FOCUS – La Ville de Grenoble a déployé, depuis mardi 7 mars 2023, des banderoles de soutien au mouvement social contre la réforme des retraites, devant l’hôtel de ville et le centre communal Camille Claudel. Sud Mairie salue cette prise de position mais en profite pour interpeller Éric Piolle. Le syndicat demande ainsi au maire de Grenoble d’apporter un soutien concret aux agents grévistes et lui soumet plusieurs propositions.
« Grenoble s’engage contre la retraite à 64 ans. » Le slogan s’affiche, depuis la journée d’action du mardi 7 mars 2023, sur les banderoles déployées par la Ville de Grenoble, devant l’hôtel de ville et le centre communal Camille Claudel1cette banderole a été taguée depuis – voir encadré. L’occasion pour la municipalité de proclamer, à peu de frais, son soutien à la mobilisation contre la réforme des retraites. Mais le syndicat Sud Mairie a pris au mot Éric Piolle en lui adressant une lettre ouverte, ce vendredi 10 mars.
Le syndicat – membre de la fédération Sud Collectivités territoriales – y fait part en préambule de son « agréable surprise » face à ces banderoles, par lesquelles « la Ville de Grenoble a affiché son désaccord avec la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette position », assurent les agents municipaux.
« Vous avez la possibilité de marquer votre opposition à cette réforme en apportant un soutien réel et nécessaire aux travailleurs et travailleuses en grève. »
Ces derniers détaillent ensuite les raisons de leur opposition, fustigeant le « mépris » et les « nombreux mensonges » du gouvernement. Un argumentaire que Sud Mairie conclut en prenant à témoin le maire : « Vous savez, comme nous, que les collectivités seront elles aussi les grandes perdantes de cette réforme avec l’augmentation du taux de cotisation des employeurs publics. »
Le syndicat enchaîne alors : « Aujourd’hui, vous avez la possibilité de marquer votre opposition à cette réforme en apportant un soutien réel et nécessaire aux travailleurs et travailleuses en grève. » Car c’est bien là l’objet de cette lettre ouverte : solliciter une rencontre avec Éric Piolle pour échanger sur des mesures concrètes. Autrement dit, un moyen déguisé de faire pression sur l’édile écologiste.
Un espace pour les AG, pas de retrait des journées de grève… et la grève à l’heure
Comment traduire en actes ce soutien aux grévistes ? Sud Mairie formule trois propositions. Tout d’abord, « en ouvrant un espace en centre-ville pour que puissent se tenir les AG du mouvement de lutte contre la réforme des retraites et ce jusqu’à son retrait ». Puis, « en ne procédant pas au retrait des journées de grève des agent.es de la Ville ».
Enfin, troisième demande, « en supprimant l’obligation de grève à la journée pour les agent.es souvent les plus précaires (agent.es des écoles et Atsem notamment) ». Ceci « afin qu’ils et elles puissent, comme les autres agent.es, décider de faire la grève à l’heure ou à la demi-journée ». La balle est désormais dans le camp de la mairie.
L’une des banderoles détournée en référence à la hausse de la taxe foncière
La banderole déployée devant le centre communal Camille Claudel a été taguée, jeudi 9 mars 2023. Le slogan originel a été barré et détourné avec un message faisant référence à la future hausse de la taxe foncière, au menu du prochain conseil municipal, lundi 13 mars.
À l’occasion du vote du budget 2023 de la Ville de Grenoble, les élus débattront notamment de l’augmentation de 25 % des taux municipaux de la taxe foncière, souhaitée par la majorité. Une hausse destinée à faire face à l’inflation et qui, selon la municipalité, doit permettre à la Ville de dégager 44 millions d’euros de recettes supplémentaires.
Une réflexion sur « Grenoble : Sud Mairie demande à Éric Piolle un soutien concret suite aux banderoles déployées contre la réforme des retraites »
Proposition de banderole/pancarte :
L’extrême droite et la droite extrême, c’est bonnet blanc et blanc bonnet !
Le conseil des singes a rendu son verdict, c’est LA GUERRE !