EN BREF – La Nuit du 12, superbe polar de Dominik Moll, vient d’être couronné meilleur film de 2022 par l’Académie des César, vendredi 24 février 2023. Avec également cinq autres récompenses, le film met à l’honneur Grenoble, Eybens et la Savoie, où il a été tourné.
C’est un paradoxe qui fait plaisir. La Nuit du 12 est évidemment très sombre : entre Grenoble et Saint-Jean-de-Maurienne, le film suit les traces de deux enquêteurs de la police judiciaire de Grenoble, à la recherche de l’assassin d’une jeune femme. D’emblée, il est clair que la traque du tueur sera vaine. L’efficacité du long-métrage tient plutôt à ce qu’il montre des difficultés de l’investigation criminelle qu’à la résolution de son énigme.
Mais, si noir soit-il, le polar de Dominik Moll attire la lumière. Vendredi 24 février 2023, il a été le grand gagnant des Césars, décrochant six récompenses (lire encadré ci-dessous). De quoi donner un coup de projecteur sur les Alpes en général et Grenoble en particulier, lieux de tournage très reconnaissables tout au long du récit. Avec quelques transformations, parfois, au service d’une intrigue tendue et d’une grande œuvre sur les violences faites aux femmes.
Un spectacle saisissant sur grand écran
Le tournage du film à Grenoble, dans l’agglomération et au cœur des Alpes ne doit rien au hasard. « Je voulais sentir les montages. Leur présence est à la fois oppressante et majestueuse », a indiqué Dominik Moll.
Le cinéaste porte un regard particulier sur Saint-Jean-de-Maurienne : « C’est une ville assez industrialisée. Il y a une usine d’aluminium qui emploie 700 personnes, des habitats très variés, des barres d’immeubles, des quartiers résidentiels plus cossus et les stations de ski juste au-dessus. J’aime ce mélange d’ambiances : un monde miniature, à la fois singulier et universel. »
L’un de ses personnages principaux est un adepte du vélo. Il s’entraîne sur piste et c’est au vélodrome d’Eybens que l’équipe de tournage s’est installée. « Un lieu particulièrement graphique, surtout la nuit, d’après le réalisateur. Tourner sur la durée les séquences où Bastien Bouillon (l’acteur principal) enchaîne les tours de piste, c’était très physique ! »
On peut imaginer que les superbes images du film saisies au Col de la Croix de fer ont également nécessité une bonne dose de motivation et d’endurance. Un tel “spectacle” est d’autant plus saisissant sur grand écran. Cela tombe bien : le film est encore à l’affiche de quelques cinémas en Isère dont La Nef, à Grenoble. Les lecteurs assidus noteront qu’il adapte une partie du livre-enquête de Pauline Guéna, 18.3 – Une année à la PJ.
[Photo de Une © Haut et Court]
Les six César obtenus par La Nuit du 12 :
- César du meilleur film,
– César de la meilleure réalisation (Dominik Moll),
– César du meilleur acteur dans un second rôle (Bouli Lanners),
– César du meilleur espoir masculin (Bastien Bouillon),
– César de la meilleure adaptation (Dominik Moll et Gilles Marchand),
– César du meilleur son (François Maurel, Olivier Mortier et Luc Thomas).