CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 55 du lundi 20 février 2023, retour sur la vente des actions Grenoble habitat possédées par la Ville de Grenoble.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 55 sur la vente des actions Grenoble habitat, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui nous allons parler de la vente par la Ville de Grenoble des actions qu’elle possède dans Grenoble habitat. Car cette vente n’est pas anodine. Grenoble habitat, rappelons-le, est un bailleur social constitué sous le statut de Sem, pour société d’économie mixte. C’est en quelque sorte, et pour résumer grossièrement, une structure à la fois privée et publique, puisque la Ville de Grenoble y est actionnaire à hauteur de 51 %. Sauf que la municipalité a annoncé vendre la totalité de ses actions au groupe CDC Habitat, lui-même fililale de la Caisse des dépôts. Autrement dit, et là encore en résumant à la hache, une structure à mi-chemin entre le public et le privé.
Des inquiétudes s’expriment
Cette vente n’a rien d’une surprise. Elle s’inscrit dans le long feuilleton autour de la fusion ratée entre Actis et Grenoble habitat. Dans un autre temps en effet, la Ville et la Métropole de Grenoble envisageaient de ne faire qu’une des deux bailleurs sociaux, avec vente des actions à la clé. Un projet auxquels elles ont dû renoncer après une importante levée de boucliers, principalement dans les rangs de la gauche. Mais l’option d’un rachat par la Métropole des actions Grenoble habitat de la Ville de Grenoble restait sur la table. Là encore, échec de la transaction, sur fond de désamour entre les deux entités. La Ville avait alors annoncé se tourner vers d’autres potentiels acquéreurs. Bref, son intention de se retirer de Grenoble habitat a toujours été assumée.
Mais elle ne plait pas à tout le monde. Du côté de l’opposition, Alain Carignon et son groupe de la Société civile accusent la Ville de « vendre ses bijoux de famille », une formule que l’ancien maire affectionne particulièrement.
Mais des inquiétudes s’expriment encore du côté des associations. Certaines se sont par exemple regroupées dans un Collectif contre la vente de Grenoble habitat, pour accuser la Ville de spéculer sur le dos des locataires, et lui reprocher de céder le bailleur social à un groupe national. L’Alliance citoyenne, souvent en conflit avec Grenoble habitat, exprime elle aussi des inquiétudes et regrette que les locataires n’aient pas été consultés.
La Ville vante les avantages de la vente de ses actions
Mais pour la Ville, ces critiques ne sont pas justifiées. Toute sa communication au contraire tourne autour des avantages de sa décision. En citant notamment les engagements de CDC Habitat en matière de représentativité des collectivités et des locataires dans les instances du futur bailleur social, qui gardera son nom actuel et l’ensemble de ses salariés. Ou encore les investissements promis par le repreneur, qui doivent permettre une augmentation conséquente du nombre de constructions comme de réhabilitation.
La municipalité s’attarde moins sur l’intérêt financier de l’opération, en l’occurrence 37 millions d’euros. Soit beaucoup moins que les 45 millions d’euros initialement envisagés pour la vente des deux tiers seulement des actions à la Métropole. Piquée au vif, la Ville nous a répondu que ces 45 millions n’avaient jamais été réellement proposés. Le président de la Métropole avait pourtant clairement évoqué cette somme, et le maire de Grenoble ne l’avait pas contestée. Un autre feuilleton dans le feuilleton, dont on se gardera bien d’affirmer qu’il est sur le point de se conclure. »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)