CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 54 du lundi 30 janvier 2023, retour sur une conférence qui a beaucoup fait parler d’elle à Grenoble
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 54 sur une conférence qui a beaucoup fait parler, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler d’une conférence qui a beaucoup fait parler d’elle. En l’occurrence, une conférence organisée par l’association religieuse musulmane D’Clic Valence, qui devait se tenir à Grenoble ce dimanche 29 janvier, et réunir deux imams très actifs sur la Toile, à savoir l’Imam Ismaïl et Nader Abou Anas. Feïza Ben Mohamed, journaliste proche des soutiens du président turc Erdogan devait également participer à l’événement.
Une conférence qui fait polémique
Et l’annonce de cette conférence a tout de suite fait polémique. Des organisations de droite comme le syndicat étudiant Uni Grenoble ou les Jeunes Républicains de l’Isère ont dénoncé sa tenue dès son annonce. Même tonalité sur des sites radicaux comme Boulevard Voltaire ou Fdesouche. Ou encore de la part d’élus proches, ou anciens proches, d’Éric Zemmour et de son mouvement Reconquête. En cause ? Les deux imams sont accusés de tenir des propos problématiques, en ce qui concerne par exemple la violence ou le traitement des femmes.
Du côté des organisations de gauche ou de la majorité présidentielle, le silence était de mise. Tout comme de la part du parti Les Républicains de l’Isère, d’ailleurs, dont seule la section jeunesse, comme nous l’avons dit, s’est exprimée. Notons toutefois la réaction du groupe d’opposition de Grenoble Société civile, mené par Alain Carignon, qui s’est surtout saisi de l’événement pour fustiger la politique de la Ville de Grenoble.
Finalement, la conférence n’a pas eu lieu. Et c’est une surprise. Car l’association D’Clic Valence avait publié sur sa page Facebook un courrier du préfet de l’Isère indiquant que celui-ci ne s’opposerait pas à sa tenue. Quand bien même il serait très vigilant aux propos qui pourraient être véhiculés à cette occasion. De son côté, le maire d’Échirolles Renzo Sulli, apprenant que c’est sur sa commune qu’allait finalement se tenir la conférence, déclarait à France 3 qu’il n’avait « aucun moyen de l’interdire ».
Une interdiction finalement promulguée
Pourtant, quelques heures plus tard, le même Renzo Sulli annonçait signer un arrêté interdisant le déroulement de la même conférence. Et ceci pour des raisons de sécurité, au regard du nombre de personnes inscrites et de la capacité du lieu. C’est la troisième fois que D’Clic Valence est contrainte d’annuler une conférence réunissant les deux imams, après deux tentatives ratées en novembre 2022 et début janvier 2023 près d’Avignon.
Et cette annulation elle-même pose question. Reconquête a, dans la foulée, publié un communiqué pour s’en féliciter, en s’octroyant le mérite de cette interdiction. Selon le parti d’Éric Zemmour, c’est la saisie du préfet par ses soins et l’action de ses militants, de ses cadres et de ses élus qui ont empêché la tenue de cette conférence.
Un peu paradoxal, puisque le préfet n’avait visiblement aucune intention de la faire interdire. Mais l’on comprend qu’il est difficile pour Reconquête de mettre cette annulation… au crédit d’une mairie communiste. C’est le jeu en politique : face aux enjeux posés par ce genre d’événement, largement relayés dans les médias, chacun bien souvent tente de tirer le tapis de prière à soi. »
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