FOCUS – Elles en ont pris l’habitude : les villes de Seyssins et Seyssinet-Pariset collaborent dans le cadre d’une saison culturelle commune. Après les vacances d’hiver, cette dernière reprend avec de jolies choses, à découvrir à l’Ilyade et ailleurs.
Mauvaise nouvelle : L’Ilyade, qui devait accueillir la compagnie des Rois vagabonds le 9 mars, doit finalement annuler ce spectacle. Pour l’heure, la salle de Seyssinet-Pariset n’a pas de plan B au Concerto pour deux clowns et n’annonce aucun spectacle remplacement.
C’est dommage : partout où elle passe, cette pièce musicale est annoncée comme un grand moment de rire, d’émotion et de musique. On y croyait fort : quand le classique se met à la portée des plus jeunes sans se dénaturer, ça donne souvent d’excellents résultats ! Mais il faudra attendre encore… ou peut-être se résigner.
Heureusement, la suite de saison n’est pas remise en cause. Musique toujours, mais changement d’ambiance le 17 mars, à l’occasion d’une soirée en partenariat avec l’association Mix’Arts. L’Ilyade s’ouvre à des sonorités métissées, en accueillant d’abord Tigadrine, un groupe isérois porté sur le “blues du désert”. Dans la foulée, place à Labess pour une aventure musicale influencée par le flamenco, la rumba gitane et les musiques populaires d’Afrique du Nord.
Nedjim Bouizzoul, son créateur, défend des textes poétiques en français, espagnol et arabe. Pour un autre métissage heureux, on peut sans doute compter sur Si loin, si proche, un spectacle de la compagnie Nomade in France. Ce sera le 25 avril.
Des spectacles conçus pour les grands, les petits… ou les deux !
Autres propositions de l’Ilyade : Dhrupad Fantasia, fruit du croisement entre la musique anglaise de la période élisabéthaine et d’un ancien art vocal hindou, à découvrir le 23 mars, dans le cadre de sa collaboration avec le festival des Détours de Babel. D’où « un univers merveilleux, contrasté et envoûtant », selon ses promoteurs.
Le 30, retour à une forme (un peu) plus habituelle : celle du BD-concert. Avec L’Enfant de l’Ursari, petits et grands devraient apprécier l’histoire d’un très jeune migrant devenu champion d’échecs. Promesse de l’Ilyade : il n’y a aucun misérabilisme dans ce spectacle mais, au contraire, beaucoup de tendresse.
De la tendresse, il y en a souvent aussi dans les spectacles que la salle réserve au public scolaire. Le prochain, Münchhausen ?, est programmée le 28 février : il s’agit d’une création de la compagnie Intermezzo, inspirée par le célèbre baron affabulateur.
Pour davantage de vérité, l’Ilyade s’adresse aussi à tous les publics pour des conférences théâtralisées. La prochaine, le 25 mai, est la sixième d’une série, Atlas de l’anthropocène. L’occasion d’en apprendre davantage sur les menaces qui pèsent sur la morue, qui proliférait encore près de Terre-Neuve il y a quelques siècles.
Le choix de s’associer à d’autres salles… et des chances de surprendre !
D’autres spectacles encore sont à découvrir, y compris dans d’autres lieux. C’est ce que rappelle l’Ilyade, qui inscrit son action dans le cadre plus large d’une saison culturelle à Seyssinet-Pariset et Seyssins. Avec la volonté de défendre ce qui se passe ailleurs.
Exemple : Climax, un spectacle au Prisme, le 23 février. Face au défi climatique, la compagnie des Zygomatics choisit de rire. Quatre comédiens chanteurs, danseurs et mimes s’agitent autour des questions liées à notre impact environnemental. Leur pari : que ce soit aussi drôle que sérieux.
La biodiversité vous intéresse ? Bestiaire, une exposition de The Street Yeti, devrait vous plaire. Du 24 février au 17 mars, l’artiste investit le centre culturel Montrigaud, à Seyssins. « Elle délaisse les outils traditionnels de la création graphique au profit de techniques et matériaux bruts. Ainsi naissent des images mêlant animalité, onirisme et mythe. Loups gueules grandes ouvertes, ours bienveillants, yétis cornus, sangliers poilus et crocodiles aux dents acérées ». Avec, en prime, la possibilité de suivre un atelier en famille.
La rencontre du public avec les artistes est une force pour l’Ilyade et d’autres structures associées, comme l’espace Victor-Schoelcher de Seyssins. Quitte à investir d’autres sites encore. Ainsi, en fin de saison, c’est un rendez-vous à l’église Saint-Martin de Seyssins qui est proposé le 6 juin. Au programme : Ravel Influences, du Trio SR9.
Le principe : mettre en valeur les œuvres du compositeur français, guidé par ses contemporains russes et ses liens familiaux ibériques. Le tout en les adaptant au marimba, un xylophone utilisé en Afrique. « Une belle occasion d’écouter ces transcriptions originales d’une autre oreille », assurent les promoteurs du concert.
[Photo de Une © Renaud Vezin – Si loin, si proche de la compagnie Nomade in France]