FLASH INFO – Un violent incendie s’est déclaré ce lundi 2 janvier 2023 dans un bâtiment désaffecté squatté par des familles roms, à Grenoble. Le sinistre serait dû, selon les premiers éléments, à l’explosion accidentelle d’une bouteille de gaz. Le bilan provisoire fait état de quatre blessés parmi les occupants du squat. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés, dont un enfant de 12 ans gravement brûlé.
[Publié le 2 janvier 2023 à 17 h 40 et mis à jour le 3 janvier 2023 à 17 h 50, avec ajout encadré] Un violent incendie s’est déclaré ce lundi 2 janvier 2023, peu après 13 h 30, dans un squat situé au niveau du 2 ancienne route de Lyon, à Grenoble, indique le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, confirmant une information du Dauphiné libéré. Cette bâtisse désaffectée était squattée depuis plusieurs mois par des familles roms.
« Selon les premiers éléments, l’incendie a été occasionné par l’explosion accidentelle d’une bouteille de gaz située dans la cuisine d’un des logements », précise le magistrat. Les flammes se sont ensuite rapidement propagées aux trois étages du bâtiment, entraînant l’évacuation de la vingtaine d’occupants – dont de nombreux enfants – du squat.
Un enfant de 12 ans brûlé sur 25 % du corps et une femme enceinte légèrement intoxiquée
Le bilan provisoire fait état de quatre blessés, d’origine roumaine, dont trois transportés au CHU Grenoble Alpes. Parmi eux, « un enfant âgé de 12 ans souffrant de brûlures sévères ». Admis en déchocage, en état d’urgence absolue, avant son transfert au service des grands brûlés de l’hôpital Édouard-Herriot à Lyon, ce dernier serait « brûlé sur 25 % du corps », selon la police. Les deux autres victimes hospitalisées – dont une femme enceinte légèrement intoxiquée par les fumées – présentaient quant à elles des blessures plus superficielles.
Une trentaine de pompiers et d’importants moyens ont été mobilisés pour venir à bout du sinistre, qui a pu être maîtrisé peu avant 15 heures. La route de Lyon a ainsi dû être coupée à la circulation le temps de l’intervention. « Le parquet a ouvert une enquête pour recherche des causes et circonstances de l’accident dont il a saisi les policiers du commissariat de Grenoble », annonce le procureur.
« La mairie de Grenoble a pris un arrêt d’interdiction d’entrer sur le site, le portail d’accès est verrouillé », informe la police. Deux visites de sécurité ont par ailleurs été programmées ce lundi, à 18 et 22 heures, par les services municipaux et les pompiers. Une solution de relogement, dont on ignore encore les détails à ce stade, est envisagée pour les familles.
La Métropole fournit un hébergement d’urgence provisoire aux familles mais interpelle l’État
Les services métropolitains se sont rendus, ce lundi 2 janvier 2022 au soir, sur les lieux de l’incendie. « Plusieurs familles étaient à la rue, sans solution », indique la Métropole dans un communiqué. Celle-ci s’est donc « volontairement mobilisée, en dehors et indépendamment de ses compétences, pour fournir un hébergement d’urgence à ces familles comptant notamment 18 enfants, afin qu’elles dorment au chaud cette nuit ».
La « priorité » pour la Métropole est en effet « l’hébergement des familles de Roms, isolées et sans abri », soulignent son président Christophe Ferrari et le vice-président en charge de l’habitat, du logement et de l’hébergement, Nicolas Beron-Perez. S’ils se félicitent d’avoir « trouvé une solution d’urgence avec réactivité », les deux élus en appellent maintenant « à la responsabilité collective pour prendre en charge la suite ».
Christophe Ferrari et Nicolas Beron-Perez concluent ainsi en rappelant les missions et compétences respectives de la Métropole et de l’État : « Notre mission est d’identifier les squats, les bidonvilles, d’essayer d’améliorer leurs conditions de vie, mais l’État ne peut se substituer, d’autant plus en période hivernale. »
Accueillies dans un hébergement d’urgence attribué par la Métropole, ce lundi soir, les familles seront mises à l’abri dans la même structure pour une seconde nuit consécutive, ce mardi 3 janvier. Les repas, eux, seront fournis par le CCAS de Grenoble. Mais la Ville et la Métropole espèrent voir l’État assumer ses responsabilités et leur apporter un vrai soutien pour les nuits suivantes.