FOCUS – Pas très vertueux, le réseau de chauffage urbain du territoire grenoblois ? Au contraire, il n’a jamais été aussi vertueux, affirme Alan Confesson, président de la Sem Compagnie de chauffage, en réponse à Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble. Au-delà de cette polémique, les représentants de la Sem et de Grenoble-Alpes Métropole1Grenoble-Alpes Métropole est l’un des deux actionnaires publics, avec la Ville de Grenoble. Ensemble, ils sont majoritaires au capital de la Sem Compagnie de Chauffage ont-ils vraiment la même stratégie pour sortir le réseau de chauffage urbain de la dépendance aux énergies fossiles ?
« On a une part d’énergie renouvelable et de récupération qui a dépassé les 80,1% 2Un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale de 56 %, selon la Compagnie de chauffagelors de la saison de chauffe 2021 – 2022, ce qui est un record inégalé pour la Compagnie de chauffage, alias la CCIAG. C’est ça le plus important », s’évertue à rappeler Alan Confesson, son président, qui s’agace de la récente polémique provoquée par Christophe Ferrari au sujet du réseau de chauffage urbain. « Les gaz à effet de serre ne font que baisser. Ils sont de 57 g/kWh, contre 58 g/kWh lors de la saison de chauffe précédente. C’est là encore un record.»
Alan Confesson, adjoint du Secteur 2, conseiller métropolitain du groupe Une Métropole d’Avance (UMA) et président de la Compagnie de Chauffage. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Le jour même de la présentation à la presse des « très bons résultats » de la Compagnie de chauffage, mercredi 24 novembre 2022, Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble s’est, en effet, empressé, avec un certain à‑propos, de porter à la connaissance des médias, son courrier adressé à Alan Confesson. Courrier dans lequel il dénonce la hausse du charbon et de fioul injectés lors de la saison de chauffe 2021 – 2022.
Les quantités de ces énergies fossiles dépassent en effet celles prévues dans les engagements du délégataire, réprouve le président de la Métropole. « Il apparaît que le mix énergétique réellement utilisé comprend une part de charbon de 12,1% alors que le gaz ne correspond qu’à 0,8% du mix, au lieu de 4,2% prévus initialement (dans le Compte d’exploitation prévisionnel – CEP) », indique-t-il dans son courrier.
En ayant eu recours au charbon ou au gaz plutôt qu’à des granulés bois dans la centrale de la Poterne, la Compagnie de chauffage aurait cherché à « optimiser les résultats économiques au détriment des enjeux environnementaux » avance même Christophe Ferrari. De quoi nuancer les « très bons résultats » de la Sem pour la saison 2021 – 2022 et doucher l’enthousiasme d’Alan Confesson, son président.
Les usines de la Poterne et Villeneuve « dépendantes du charbon »
Soucieux d’éteindre la polémique déclenchée par le président de la Métropole, Alan Confesson n’a pas tardé à lui répondre par courrier et sur Twitter. « Je ne comprends pas pourquoi ils [le président de la Métropole et les services, Ndlr.] ont décidé de rendre ces échanges publics, réagit Alan Confesson, contacté par Place Gre’net, car ce sont des échanges qu’on a régulièrement et c’est normal dans la vie d’un contrat de délégation. Il y a quand même quelque chose d’accusatoire qui tendrait à dire d’une certaine façon que la CCIAG a fait plus de profits financiers. »
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4 réflexions sur « « On ne peut pas se passer pour le moment du charbon et du fioul » selon le président de la Compagnie de chauffage de l’agglomération grenobloise »
80% en quoi en masse en volume en énergie produite ?
La pseudo science des élus, à géométrie variable lorsqu’il s’agit des émissions des voitures à combustible ou du chauffage et centrales au bois !
https://reporterre.net/Alerte-les-centrales-a-bois-emettent-des-polluants-toxiques#:~:text=Dangereuse%20pour%20la%20sant%C3%A9%2C%20la,n’importe%20quelle%20autre%20%C3%A9nergie%20 !
Pendant ce temps ou le chauffage bois est le principal émetteur de pollutions aux particules fines, la municipalité Grenobloise nous prend la tête avec la ZFE socialement et économiquement inéquitable et inacceptable ! 🙄
Par exemple En Isère (source Atmo)
Transport routier : PM10 = 14% & PM2,5 = 13 %
Chauffage au bois PM10 = 55% & PM 2,5 = 69%
Et si au lieu de mentir ou de faire l’autruche les politiciens grenoblois écoutaient les 500 scientifiques, dont un ex vice-président du GIEC, qui expliquent que « brûler du bois augmentera le réchauffement pour des décennies à des siècles, même si le bois remplace le charbon, le fuel ou le gaz naturel, ce qui peut ajouter 2 à 3 fois plus de CO2 dans l’air que l’utilisation des combustibles fossiles. »
https://www.wwf.eu/?2128466/500-scientists-tell-EU-to-end-tree-burning-for-energy