EN BREF – Grenoble rejoint la longue liste des villes françaises ayant décidé de boycotter la Coupe du monde de football au Qatar, du 20 novembre au 18 décembre 2022. La Ville l’a confirmé ce mercredi 5 octobre, elle ne diffusera aucun match du Mondial 2022 sur grand écran à l’anneau de vitesse, pas même en cas de présence de la France en finale, comme le veut la tradition. Elle invoque, comme les autres municipalités, des raisons humanitaires et écologiques.
Après Strasbourg, Lille, Bordeaux, Marseille, Rennes, Paris, Toulouse et bien d’autres encore, au tour de Grenoble. La commune iséroise rejoint la liste – qui s’allonge de jour en jour – des grandes villes françaises boycottant la Coupe du monde 2022 au Qatar, prévue du 20 novembre au 18 décembre. Une décision prise lundi 3 octobre au soir et confirmée ce mercredi par la mairie, dans un communiqué.
La Ville de Grenoble l’annonce ainsi, elle « ne diffusera aucun match de la compétition sur grand écran ». La finale ne sera donc pas retransmise, comme le veut la tradition, sur l’anneau de vitesse du parc Paul-Mistral, qui n’accueillera logiquement pas non plus de fan zone. Et ce, même en cas de qualification des Bleus, contrairement à la finale France-Croatie lors du Mondial 2018 en Russie.
Éric Piolle « regrette de devoir en arriver là pour marquer [son] opposition à cet évènement désastreux sur le plan humain, avec 6500 personnes tuées pour créer des stades, et sur le plan écologique ».
« Engagée depuis avril 2021 contre cet évènement, la Ville participe et appelle au boycott diplomatique », explique la municipalité en préambule. « La France ne doit envoyer aucun‑e représentant‑e au Qatar et à tout événement sportif international ne s’inscrivant pas dans les objectifs fixés par la Cop 21. »
S’il « assume pleinement » ce boycott, Éric Piolle « regrette de devoir en arriver là pour marquer [son] opposition à cet évènement désastreux sur le plan humain, avec 6500 personnes tuées pour créer des stades, et sur le plan écologique. Depuis des années, nous dénonçons les dérives insupportables du sport business », ajoute le maire EELV. « Elles nous empêchent cette fois, par respect pour toutes ces vies perdues et par refus de cette aberration environnementale, de vivre nos moments collectifs de liesse. »
La Ville appelle aussi au boycott économique des produits dérivés de la Fifa
La Ville de Grenoble invite par ailleurs au boycott économique de l’ensemble des produits dérivés de la Fifa et des produits au service des sponsors du foot business. Elle soutient également l’appel d’Amnesty International pour la création d’un fonds d’indemnisation de 440 millions d’euros, à destination des familles des ouvriers décédés lors de la construction des stades qataris.
Plus globalement, la municipalité grenobloise appelle enfin à la formation des jeunes joueurs et joueuses qui, souligne-t-elle, « ont le droit à l’éducation populaire, pour qu’ils et elles s’émancipent du sport business et participent à la construction d’un sport en phase avec les enjeux sociaux et climatiques actuels ».