La Ville de Grenoble réitère son oppo­si­tion au Ceta et appelle au res­pect de la Cop21

La Ville de Grenoble réitère son oppo­si­tion au Ceta et appelle au res­pect de la Cop21

EN BREF – Moins d’une semaine avant le vote défi­ni­tif du traité de libre-échange avec le Canada, la Ville de Grenoble réaf­firme son oppo­si­tion au Ceta et appelle au res­pect de la Cop21. Une posi­tion affi­chée depuis l’arrivée de la muni­ci­pa­lité en 2014 et sui­vie par plus de 800 col­lec­ti­vi­tés locales en France.

Tafta, Ceta © Ville de Grenoble

© Ville de Grenoble

Les dépu­tés de l’Assemblée natio­nale doivent déci­der de l’adoption défi­ni­tive ou non du Ceta, ce mardi 23 juillet 2019.

Controversé, le traité de libre-échange avec le Canada inquiète en rai­son des consé­quences éco­no­miques, envi­ron­ne­men­tales, sani­taires et sociales qu’il pour­rait avoir en Europe.

Dans la conti­nuité de son oppo­si­tion au Tafta*, la Ville de Grenoble se posi­tionne « contre » et appelle au res­pect de la Cop21. Pour Eric Piolle, maire de Grenoble, « ce traité de libre-échange va accé­lé­rer la déré­gu­la­tion du com­merce mon­dial ». Un faux-pas qui inter­vient, selon l’é­dile, « au moment où nos socié­tés doivent accé­lé­rer leur enga­ge­ment dans les transitions ».

« Les villes […] en pre­mière ligne pour pro­té­ger les territoires »

Grenoble n’est pas la seule ville inquiète des retom­bées que pour­rait avoir le Ceta sur son éco­no­mie, son envi­ron­ne­ment et la santé de ses habi­tants. Le comité « Hors Tafta et Ceta » ras­semble, en effet, plus de 800 col­lec­ti­vi­tés locales.

Action de sensibilisation contre CETA. 21 janvier 2017. © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net

Action de sen­si­bi­li­sa­tion contre le Ceta, 21 jan­vier 2017. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

De fait, l’adoption du traité auto­ri­sera, par exemple, le Canada à expor­ter vers l’Europe de la viande de bétail nourri aux farines ani­males ou du sau­mon géné­ti­que­ment modi­fié. Des pro­duits peu chers qui risquent de concur­ren­cer l’agriculture fran­çaise. Tandis que les consé­quences sani­taires des OGM res­tent encore méconnues.

Pour Eric Piolle, ce traité ne va pas dans le sens de la tran­si­tion éco­lo­gique et sociale enga­gée depuis 2014. « Grenoble, en lice pour deve­nir une pro­chaine capi­tale verte de l’Europe, appelle au res­pect des enga­ge­ments inter­na­tio­naux que la France a pris en 2015, lors de la Cop21. Ici à Grenoble, comme par­tout, l’adoption du Ceta va expo­ser les citoyens à une ali­men­ta­tion dégra­dée, à un nivel­le­ment par le bas des normes sani­taires et va ajou­ter une couche sup­plé­men­taire de concur­rence sur nos emplois », pré­vient le maire.

« Tenir le cap de la Cop21 »

Au contraire, l’é­dile invite l’État à « tenir le cap de la Cop21 ». Un enga­ge­ment qui passe, selon lui, par le fait de« [ren­for­cer] l’économie en la relo­ca­li­sant, [de] pro­té­ger la santé des popu­la­tions face aux risques et [d”]encourager le déve­lop­pe­ment d’une agri­cul­ture pay­sanne, locale, riche en emplois, res­pec­tueuse de la terre et de celles et ceux qui la travaillent ».

L’opposition aux trai­tés de libre-échange, fer de lance de la municipalité

Banderole anti-TAFTA, place Félix Poulat. © Alexandra Moullec

Banderole anti-Tafta, place Félix-Poulat. © Alexandra Moullec

Deux jours après l’adoption du Ceta par le Parlement euro­péen, Grenoble s’était déjà posi­tion­née à l’encontre du trai­tée en accueillant, en février 2017, les deuxièmes ren­contres paneu­ro­péennes des villes contre Tafta-Ceta-Tisa.

Ces der­nières avaient ainsi ras­sem­blé des maires, élus et acteurs asso­cia­tifs euro­péens venus d’Espagne, de Grèce, des Pays-Bas, de Croatie, Belgique, du Portugal, etc.

À cette occa­sion, ils avaient rédigé ensemble la « Réplique de Grenoble », pré­sen­tée par le maire suite à l’a­dop­tion du traité. Une décla­ra­tion com­mune dans laquelle les signa­taires s’engagent à com­mu­ni­quer sur les alter­na­tives pos­sibles au traité.

Après le Ceta, ce sera au Mercosur d’être au cœur des débats sur le libre-échange en France. La pos­si­bi­lité d’un traité com­mun avec l’Amérique latine inquiète les agri­cul­teurs du dépar­te­ment. Ils ont d’ailleurs demandé au pré­sident Jean-Pierre Barbier de se positionner.

Nina Soudre

NS

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